Riposte Internationale

Condamné à deux ans de prison ferme : Merzoug Touati se dit victime « d’actes de torture »

Merzoug-Touati

Le journaliste Merzoug Touati a été condamné, ce dimanche 19 janvier 2025, à une peine de deux ans de prison ferme assortie d’une amende de 50 000 DA par le juge de première instance du tribunal de la wilaya de Bejaia.

Arrêté et placé en garde à vue le 01 aout 2024, Merzoug Touati est poursuivi pour les chefs d’accusations d’« entrave au vote par la diffusion de fausses informations » , d’ « atteinte à corps constitué », d’ « atteinte à l’image du président de la république », «  diffusion de fausses informations » et d’ « atteinte à l’intérêt national ». Des accusations liées essentiellement à ses publications sur son site internet « El Hogra » et sur les réseaux sociaux ainsi que pour ses passages sur l’antenne d’une chaine de télévision algérienne diffusant depuis Londres.

Avant son procès le 22 décembre dernier, le journaliste avait été placé sous contrôle judiciaire avec obligation de signature deux fois par semaine et son passeport lui avait été retiré.

Selon une source proche du dossier, le journaliste a déposé, le 12 aout 2024, une plainte pour « tortures subies » contre des éléments du BRI auprès du procureur de la République à Béjaia, mais celle-ci a été classée sans suite le 17 octobre dernier, « faute de preuves », selon le procureur.

Après avoir épuisé toutes les démarches internes, sans réponses, il a, selon la même source, « décidé de saisir le Comité contre la torture des Nations Unies, conformément aux conventions internationales ratifiées par l’Algérie ».

D’après cette source, Merzoug Touati dénonce des faits de tortures qu’il a subis dans les locaux du BRI lors de sa garde à vue début aout 2024. « Il a reçu des coups de bâton, des coups de poing, des coups de pied, des gifles sur différentes parties de son corps, accompagnés d’une exposition constante aux décharges électriques à l’aide d’un pistolet taser, y compris sur des zones sensibles, alors que ses mains derrière le dos étaient menottées. Il a également essuyé des insultes menaçantes ciblant, y compris des membres de sa famille » a indiqué cette source.

« Pendant toute la période de garde à vue, il a été contraint, sous les coups et les menaces, de signer trois procès-verbaux d’audition contenant des propos qui ne sont pas les siens et des déclarations qu’il n’a pas faites sans pouvoir les lire », a précisé la même source.