Riposte Internationale

Flou autour de la grâce présidentielle : la libération des détenus d’opinion demeure incertaine

teb grace

Le Chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, a annoncé mercredi soir une grâce présidentielle accompagnée de « mesures d’apaisement » bénéficiant à 2471 détenus, selon un communiqué de la présidence. Ces mesures, appliquées à quelques jours du Nouvel An 2025, concernent plusieurs catégories de personnes incarcérées. Reste à savoir si les détenus d’opinion figurent parmi les bénéficiaires de ces mesures.

À la fin de la matinée de ce jeudi 26 décembre, aucune information ne filtre concernant la libération éventuelle de détenus d’opinion. Les avocats et les défenseurs des droits humains déclarent ne pas disposer de précisions sur les personnes concernées par ces mesures ni sur celles qui pourraient être libérées.

Les spéculations sur les réseaux sociaux alimentent largement l’actualité. Pour de nombreux internautes, cette grâce présidentielle serait destinée à justifier une éventuelle libération de l’écrivain Boualem Sansal. Une interprétation qui ne fait pas l’unanimité, d’autres estimant qu’elle pourrait plutôt concerner des figures du Hirak telles que Brahim Laalami, Mustapha Kira, Mira Moknache, Abla Guemari et d’autres militants, leur permettant ainsi de retrouver leur liberté.

Cette grâce intervient dans un contexte marqué par une vague d’arrestations dans plusieurs wilayas du pays. De nombreux militants ont été interpellés avant d’être relâchés, souvent après avoir subi des mesures répressives. C’est notamment le cas du journaliste Abdelouakil Blam, arrêté lundi à Chéraga. Interrogé, son téléphone a également été confisqué lors de sa détention. Par ailleurs, certains activistes ont été mis sous mandat de dépôt, tandis que d’autres restent toujours en garde à vue, dans l’attente d’éventuelles poursuites judiciaires.

Cette semaine aussi, le juge d’instruction a convoqué l’opposant Karim Tabbou pour lui rappeler ses obligations liées au contrôle judiciaire, notamment l’interdiction de publier sur les réseaux sociaux, alors qu’il publie habituellement un billet politique chaque lundi. Sa défense lui a recommandé de suspendre ses publications en attendant de récupérer pleinement ses droits légaux.

Avec toutes ces procédures contradictoires, la libération des détenus d’opinion dans le cadre de cette grâce reste incertaine. Les mesures de répression récentes et les arrestations de militants soulèvent des questions sur la véritable portée de cette grâce, laissant planer un doute sur son application aux détenus d’opinion.