Genève, octobre 2025 — Le dernier rapport publié par UN-Watch, une organisation indépendante chargée de suivre la situation des droits humains dans le monde, a suscité de vives réactions. Dans son évaluation des pays candidats au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, l’ONG a estimé que l’Algérie ne remplit pas les critères nécessaires pour y siéger, invoquant des violations persistantes des libertés fondamentales.
Alors qu’Alger espérait obtenir un siège pour le mandat 2023–2025, UN-Watch appelle les États membres de l’ONU à ne pas soutenir la candidature algérienne. Le rapport cite plusieurs motifs, dont la répression du mouvement Hirak, les atteintes à la liberté d’expression, ainsi que le manque d’indépendance de la justice. L’organisation dénonce également la persistance de la torture, de la corruption, et des restrictions imposées aux défenseurs des droits humains.
Selon UN-Watch, l’Algérie fait partie d’un groupe de pays « non qualifiés » comprenant notamment l’Afghanistan, le Venezuela, le Soudan, le Vietnam et le Kirghizistan. L’ONG estime que ces États ne respectent pas les principes fondateurs du Conseil, qui exigent des membres qu’ils fassent preuve d’un engagement exemplaire en matière de droits humains.
Le rapport revient aussi sur la situation politique interne du pays, qualifiée de « non libre », évoquant les élections législatives de 2021 marquées, selon plusieurs observateurs, par un taux d’abstention record et des accusations de fraude. L’ONG met en cause la criminalisation des opinions dissidentes et la fermeture de médias indépendants.
Par ailleurs, UN-Watch reproche à Alger d’avoir voté contre certaines résolutions humanitaires lors de précédentes sessions de l’ONU, notamment sur l’Iran, la Syrie ou encore la Biélorussie, ce qui, selon elle, traduit une position contraire aux valeurs universelles des droits de l’Homme.
Ce rapport intervient alors que la société civile algérienne continue de dénoncer la multiplication des procès politiques. Dernier exemple en date : celui du militant KhaliI Rahal, condamné à six mois de prison avec sursis, dont le jugement en appel est attendu pour le 29 octobre 2025 au tribunal de Souk Ahras. Une affaire qui illustre, selon plusieurs observateurs, la persistance de la répression judiciaire contre les voix critiques.
Si le gouvernement algérien n’a pas encore réagi officiellement à ce rapport, cette évaluation d’UN-Watch constitue un nouveau revers diplomatique pour Alger, à un moment où le pays cherche à redorer son image sur la scène internationale.