La répression politique ne cesse de s’accentuer en Tunisie sous la présidence de Kaïs Saïed. Après avoir marginalisé l’opposition et emprisonné plusieurs de ses figures, le pouvoir s’en prend désormais ouvertement aux avocats qui osent encore défendre les opposants.
Dans un communiqué publié le 9 octobre, le Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT) dénonce les poursuites judiciaires visant de nombreux avocats critiques du régime.
Le Comité décrit le « dossier d’instruction » comme un « dossier politique qui s’appuie sur les déclarations officielles du président Kaïes Saied qui fustigent ses opposants et mettent à bas les libertés politiques, les droits humains et l’indépendance de la justice ».
Selon le comité, les chefs d’inculpation retenus apparaissent « totalement démesurés voire extravagants relevant de l’instrumentalisation de la loi relative la lutte contre le terrorisme et le blanchiment d’argent ainsi que des articles relatifs à la sûreté de l’État ».
Le CRLDHT rappelle que ce « complot » supposé implique plus de 30 personnalités de l’opposition, parmi lesquelles des dirigeants politiques, d’anciens ministres, des journalistes ou encore des magistrats. Tous sont des « opposants pacifiques » qui sont « traités comme des terroristes passibles de la peine de mort », s’insurge le CRLDHT.
Outre Me Hammami, d’autres avocats critiques du pouvoir font l’objet de poursuites, notamment pour avoir défendu des opposants emprisonnés. Le CRLDHT y voit clairement la volonté des autorités de « bâillonner les avocats de la défense dans un silence assourdissant et affligeant du Barreau des avocats ».
Près d’un an et demi après le coup de force du président Kaïs Saïed, la répression politique en Tunisie atteint un nouveau stade avec le ciblage des avocats de l’opposition. Le CRLDHT appelle à « mettre fin à toutes les poursuites engagées à leur encontre et à garantir le droit de la défense, condition essentielle d’un procès juste et équitable ».
Khaled D.