Ces poursuites contre les avocats de la défense interviennent dans un climat de mobilisation croissante contre les détentions arbitraires de figures de l’opposition.
Les avocats Islam Hamza et Dalila Msadek, qui défendent plusieurs accusés dans l’affaire dite de « complot contre la sûreté de l’État », sont convoqués par le juge d’instruction du pôle antiterroriste. Ils sont poursuivis pour « divulgation d’informations relatives à une affaire en cours d’instruction » et « imputation de faits illégaux à un fonctionnaire public ».
En cause, leurs déclarations publiques évoquant une demande d’audition de plusieurs diplomates étrangers dans le cadre de l’instruction sur ce supposé complot. Selon le Comité de défense des accusés, cette demande aurait été refusée par le juge.
Ces poursuites contre les avocats de la défense interviennent dans un climat de mobilisation croissante contre les détentions arbitraires de figures de l’opposition. L’ancien dirigeant d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, vient de rejoindre une grève de la faim entamée il y a 3 jours par un autre prisonnier politique, Jaouhar Ben Mbarek.
Le Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT), basé à Paris, dénonce « l’arbitraire judiciaire » devenu monnaie courante dans le pays depuis le coup de force du président Kaïs Saïed en juillet 2021. Les procès politiques se multiplient, dans des conditions dénoncées comme inéquitables par les familles et les défenseurs des droits humains.
Lors d’une réunion publique organisée cette semaine à Paris, des proches de détenus ont fait état de mauvais traitements et du non-respect du droit à un procès équitable.
Face à la détérioration continue des droits humains en Tunisie, le CRLDHT appelle à la formation d’un large front pour obtenir la libération des prisonniers politiques. L’instrumentalisation présumée de la justice à des fins politiques soulève une indignation croissante.
Hassan G.