Dans une affaire qui a secoué le tribunal criminel de première instance de Dar El Beida à Alger le 12 juillet 2023, des actes de torture atroces ont été révélés. Le détenu Mohamed Azzouz Benhalima, condamné à une peine de sept ans de prison ferme, a témoigné pour la troisième fois des sévices insoutenables qu’il a subis depuis son extradition d’Espagne vers l’Algérie.
Les détails de ces tortures ont émergé, avec des révélations choquantes de violences sexuelles subies par Benhalima. Face au juge, il a affirmé que ses déclarations précédentes à la télévision « avaient été obtenues sous la menace de viol », contestation qui a conduit à disculper tous les autres accusés dans cette affaire. Selon lui, leurs aveux auraient été extorqués par les services de sécurité sous la contrainte.
Mohamed Azzouz Benhalima a confronté directement le juge, insistant avec force sur le fait que ses aveux « avaient été obtenus sous la torture et l’influence de substances administrées de force ». Il a également partagé les souffrances endurées en détention, décrivant « un isolement total, privé de visites et même de colis alimentaires ».
Cette affaire met en lumière les préoccupations persistantes concernant les actes de torture et les violations des droits de l’homme en Algérie. Les défenseurs des droits de l’homme continuent de plaider pour la fin de ces pratiques abusives et réclament que les responsables soient tenus pour compte de leurs actes.
Après avoir quitté l’Algérie en 2019 et cherché refuge en Espagne, Mohamed Azzouz Benhalima avait déposé une demande d’asile à San Sebastian. Cependant, cette demande a été rejetée par les autorités espagnoles qui considéraient sa présence comme un « danger pour la sécurité nationale ». Il a été arrêté et placé dans un centre de rétention administrative à Valence, avant d’être finalement extradé vers l’Algérie le 24 mars 2022. Une fois de retour dans son pays d’origine, il a fait face à des accusations, dont celle d’« appartenance à une organisation terroriste », parmi d’autres.
Yasmine K.
