Société civile tunisienne en action face au durcissement du pouvoir

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À l’appel de plusieurs collectifs féministes, de membres de la société civile et de partis politiques d’opposition, des centaines de personnes ont manifesté samedi 29 novembre à Tunis pour dénoncer la répression croissante du régime du président Kaïs Saïed. La mobilisation, organisée dans un contexte d’inquiétude grandissante autour des libertés publiques, intervient alors que le climat politique se durcit depuis plusieurs mois.

La veille, le procès en appel connu sous le nom d’« affaire du complot contre la sûreté de l’État » s’est achevé sur des condamnations particulièrement lourdes. Parmi les personnes visées figure Chayma Issa, écrivaine, militante féministe et figure de l’opposition, arrêtée au cours de la manifestation du 29 novembre. Son interpellation a suscité de fortes réactions et symbolise, pour beaucoup, la pression exercée sur les voix critiques en Tunisie.

Depuis les décisions exceptionnelles du 25 juillet 2021 — suspension du Parlement, concentration des pouvoirs exécutifs et législatifs entre les mains du président — les arrestations d’opposants, d’avocats, de journalistes et de militants se sont multipliées. Les organisations locales et internationales des droits humains dénoncent un recul alarmant des libertés, notamment à travers l’usage extensif du décret-loi 54, officiellement destiné à lutter contre la cybercriminalité mais souvent utilisé pour poursuivre des critiques du régime.

Malgré ce climat répressif, les mobilisations se poursuivent. Les marches, rassemblements et appels à la protestation reflètent la détermination d’une partie de la population à défendre les acquis de la Révolution de 2011, dont la liberté d’expression et le pluralisme politique.

Alors que les tensions sociales et économiques persistent, la société civile tunisienne demeure l’un des derniers remparts face au durcissement du pouvoir. La manifestation du 29 novembre et l’arrestation de Chayma Issa illustrent un affrontement de plus en plus visible entre un régime qui renforce ses outils de contrôle et une société civile qui refuse de se taire.

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