Mohamed Chahid est né le 1er janvier 1953 dans la commune d’Abadla à 90 kilomètres au sud-ouest de Béchar (Sud). Il est bon élève à l’école malgré le peu de moyens dont dispose la famille. Mohamed devient instituteur, puis directeur d’école et professeur de langue arabe et d’éducation islamique au collège.
Durant les années 90, Mohamed Chahid rejoint le parti du Front islamique du salut, dissous depuis. Après l’interruption des élections législatives de janvier 1992, il est emprisonné pendant six mois avant d’être libéré. Il est de nouveau arrêté et sa famille n’a pas de ses nouvelles pendant trois mois. Mohamed est transféré au centre de détention de Tessabit, puis détenu avec d’autres membres ou sympathisants du parti dissous dans le camp du Sud de Oued El Namous où il passe plus de deux ans.
Malade et alité pendant une longue période en raison de ces conditions de détention, Mohamed se soigne et reprend petit à petit son travail au collège. Entre-temps, il reprend les études pour devenir avocat et obtient son CAPA. Il obtient également un premier certificat en arbitrage international par l’Université américaine des sciences de l’Oregon et un deuxième de l’Association internationale d’arbitrage de Bruxelles.
Malgré son âge avancé, Mohamed défend en tant qu’avocat des personnes nécessiteuses et des individus poursuivis durant le Hirak. Il est décrit par les siens comme quelqu’un qui croit au droit de tous à la défense. Arrêté le 8 octobre 2023 à sa maison familiale, puis transféré au centre Saïda de Bechar, Mohamed est finalement placé en détention préventive à la prison de Koléa, à 1000 kilomètres de chez lui, le 12 octobre 2023.
Sa mère décède le jour de son mandat de dépôt sans qu’il puisse assister à ses funérailles. Il est arbitrairement poursuivi pour des accusations criminelles en vertu de l’article 87 bis. Malgré ses soixante-douze ans et son état de santé fragile, il est toujours maintenu en détention préventive.