Dans un silence pesant et une indifférence trop souvent complice, un homme paie le prix fort pour avoir élevé la voix contre l’injustice. Nasser Zefzafi, figure emblématique du mouvement populaire rifain, purge une peine de 20 ans de prison pour avoir osé réclamer ce que tout citoyen est en droit d’attendre : la justice, la dignité, et la fin de la corruption.
En 2016 et 2017, dans la région du Rif, historiquement marginalisée et abandonnée, un cri collectif s’est élevé. À sa tête, un homme : Nasser Zefzafi, porte-voix d’un peuple oublié. Face au chômage endémique, au manque d’infrastructures de base, aux hôpitaux vétustes et à l’absence d’un véritable projet de développement, Zefzafi a incarné une révolte pacifique, un appel citoyen à l’État pour qu’il remplisse ses devoirs fondamentaux.
Mais au lieu de réponses sociales, le régime a opposé la répression, les arrestations arbitraires, les procès expéditifs. Zefzafi, accusé à tort d’atteinte à la sûreté de l’État, a été condamné en juin 2018 à vingt ans de prison, avec d’autres figures du Hirak du Rif. Son crime ? Avoir dénoncé la corruption, exigé des écoles, des hôpitaux, des routes. Avoir réclamé davantage de justice sociale.
Aujourd’hui encore, derrière les murs d’une prison marocaine, sa voix ne s’est pas tue. Malgré les conditions de détention difficiles, malgré les années qui passent, il reste un symbole vivant de la lutte pour un Maroc plus juste et plus équitable.
La solidarité avec Nasser Zefzafi ne faiblit pas. Des voix s’élèvent, au Maroc et à l’international, pour dénoncer cette injustice flagrante. Des ONG, des défenseurs des droits humains, des citoyens de tous horizons exigent sa libération. Car on ne peut emprisonner indéfiniment la soif de justice, ni faire taire les aspirations d’un peuple.
Zefzafi n’a pas demandé l’impossible. Il a simplement dit, à haute voix, ce que des millions de Marocains ressentent en silence. Le combat continue. Et la solidarité avec lui est plus que jamais nécessaire.
Liberté pour Nasser Zefzafi. Liberté pour tous les prisonniers d’opinion.