Le tribunal d’Oum El Bouaghi a condamné, ce mercredi, le syndicaliste algérien Ali Mammeri, dirigeant de la Confédération Syndicale des Forces Productives (COSYFOP), à quinze ans de prison ferme. Il était poursuivi pour « apologie du terrorisme », une accusation que ses soutiens jugent sans fondement et motivée par des considérations politiques.
Selon la COSYFOP, Ali Mammeri n’a commis aucun acte de violence et menait un engagement strictement pacifique. Arrêté il y a plus de sept mois, il aurait été détenu au secret avant d’être présenté devant la justice. Son procès, dénoncé comme inéquitable par plusieurs organisations syndicales, s’inscrit dans un contexte de durcissement des mesures répressives contre les militants et défenseurs des droits humains en Algérie.
Parmi les éléments retenus contre lui figureraient des contacts avec des activistes en exil et des tentatives d’organiser un comité syndical pour la défense des libertés fondamentales. Ces activités, considérées par la COSYFOP comme légitimes et protégées par les conventions internationales, ont été qualifiées par les autorités d’« entreprise visant à renverser le gouvernement ».
La famille du syndicaliste serait également victime de harcèlement, selon ses proches. Sa mère aurait été interrogée à plusieurs reprises, et ses enfants stigmatisés dans leur environnement scolaire.
Les réactions de solidarité se multiplient. Le président de la COSYFOP, Raouf Mellal, dénonce une « décision politique visant à faire taire les voix indépendantes du mouvement syndical » et appelle les organisations internationales à se mobiliser pour obtenir la libération immédiate d’Ali Mammeri.
Plusieurs observateurs voient dans cette affaire un nouveau signe de régression des libertés syndicales et associatives en Algérie, où de nombreux militants, journalistes et défenseurs des droits humains font face à des poursuites similaires sous couvert de législation antiterroriste.