Dans un communiqué publié hier, la maison d’édition algérienne Koukou a dénoncé son exclusion du Salon international du livre d’Alger (SILA) prévu du 25 octobre au 4 novembre prochain. L’éditeur fustige une décision «arbitraire» prise sans motifs précis par la «commission de lecture» chargée de contrôler les ouvrages exposés.
Selon Koukou, cette exclusion s’inscrit dans un « climat d’inquisition » visant de nombreux auteurs algériens critiques du pouvoir. Pourtant, des ouvrages controversés comme «Mein Kampf» d’Hitler ou les «Mémoires de Mussolini» sont autorisés au Salon.
L’éditeur rappelle avoir déjà subi des pressions lors des précédentes éditions, avec des stands saccagés ou des tentatives de saisie d’ouvrages. Cette année, Koukou dénonce l’ «opération clandestine» menée par les «cagoulards de la censure» pour l’exclure.
Koukou estime que cette décision viole l’article 54 de la Constitution qui réserve le pouvoir de censure à la justice. L’éditeur menace d’engager des recours et dénonce la dérive liberticide du régime qui bafoue les libertés d’expression et d’édition en Algérie.
L’exclusion de Koukou pose la question de l’indépendance et de la crédibilité du SILA, plus grand rendez-vous littéraire du pays. Elle révèle surtout la volonté des autorités algériennes de verrouiller l’espace intellectuel et médiatique, et d’imposer une chape de plomb sur toute voix critique.
Hassan G.