Riposte Internationale

Interdiction d’une conférence du RCD à Batna : la réaction de Moh Arezki Hamdous

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Moh Arezki Hamdous, secrétaire national chargé des relations avec les institutions et à la communauté Algérienne établie à l’étranger, a réagi à la récente interdiction par le wali de Batna d’une conférence du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD), prévue pour le 22 juin. Nous reproduisons intégralement sa réaction :

Pour ceux qui pensent qu’il y aura des élections en Algérie :

À deux mois du rendez-vous électoral, on refuse à un parti de s’adresser aux citoyens. Le verrouillage total de l’élection présidentielle anticipée est malheureusement une évidence qui se confirme de plus en plus. Le dernier signe de cette fermeture hermétique est l’interdiction de la conférence-débat du RCD à Batna.

Ceux qui argumentent leur participation par la possibilité d’un débat politique à cette occasion, peuvent-ils éclairer nos lanternes sur la nature de ce débat sans les citoyens et sans les partis qui ne s’inscrivent pas dans la démarche de la glorification de ce simulacre électoral ?

Ou bien parlent-ils d’un débat à sens unique qui n’autorise que les shows politiques sans donner la parole aux citoyens.

L’autorisation dans la même salle qu’on a refusé au RCD d’un meeting d’un parti islamiste engagé dans la promotion du rendez-vous du 7 septembre est une preuve que les dés sont jetés et que les jeux sont faits, et ce constat amer n’est ni du nihilisme ni du défaitisme mais une réalité qu’on ne peut occulter que dans le cas d’une compromission flagrante et d’un accompagnement pur et simple d’une reconduction du hold-up opéré un certain 12 décembre 2019 contre la volonté d’un peuple.

Ce dernier qui était admirablement engagé dans un mouvement insurrectionnel qui revendiquait sans ambiguïté une rupture radicale avec ce système.

Les conditions qui ont caractérisé le climat politique autour de l’élection de décembre 2019 sont toujours d’actualité. Aucune volonté politique d’ouverture n’est affichée par le pouvoir du fait accompli durant tout ce mandat qui s’écoule.

La répression, l’arbitraire, les emprisonnements et la fermeture des champs politique et médiatique font l’essentiel du climat politique d’aujourd’hui et cette interdiction à un parti politique légal de s’adresser aux citoyens en est l’ultime preuve.

Les élections ne sont pas une finalité mais un moyen parmi tant d’autres qui participent à l’exercice démocratique.

Les élections ne peuvent être un véritable suffrage universel que dans le cas où les conditions de leur déroulement sont bien définies et discutées, au préalable, avec toute la classe politique.

Malheureusement celles du 07 septembre ne sont en réalité qu’une opération administrative.

Elles ne devraient même pas s’appeler élections.

Par Moh Arezki Hamdous

Secrétaire national chargé des relations avec les institutions et à la communauté Algérienne établie à l’étranger.