Dans le cadre de la campagne de soutien aux détenus d’opinion tout au long du mois de Ramadhan (#Liberez-les) nous partageons le portrait de Farid Belmokhtar.
Farid Belmokhtar est né le 25 juin 1987 à Bordj Menaiel (Boumerdès). Il est le fils aîné d’une famille modeste et devient papa dévoué de deux petites filles. Dès son adolescence, Farid se distingue par son implication dans le milieu associatif et l’aide aux personnes vulnérables. Il pratique également le karaté, la boxe et le kung-fu et obtient plusieurs titres de champion.
Sa passion pour les arts martiaux ne l’a pas empêché de continuer ses études postsecondaires. En 2008, Farid décroche son baccalauréat avant d’obtenir une licence en biologie et biodiversité de l’université Mouloud Mammeri (Tizi Ouzou). Le fils de Naciria, sa ville de cœur, devient délégué médical dans la région de Boumerdès. Reconnu pour son intégrité et apprécié de tous à Naciria, Farid est un acteur majeur de l’humanitaire et milite au sein de l’association Tamussni dont il devient vice-président.
Décrit par les siens comme un « citoyen exemplaire et positif qui aime profondément l’Algérie », Farid se joint naturellement au Hirak en 2019, devenant une des figures incontestées du mouvement à Boumerdès. Ses prises de paroles et son pacifisme n’ont fait que renforcer sa réputation d’homme engagé et vaillant.
Pendant la pandémie, Farid crée un comité pour la confection de masques distribués gratuitement dans les structures sanitaires. Il mobilise également des camarades pour la collecte d’aides aux plus nécessiteux. Son engagement civique et son implication au sein du Hirak dérangent les services de sécurité de la ville.
Le 12 juin 2021, jour des élections législatives boycottées par une majorité du peuple algérien, Farid Belmokhtar est arrêté, puis accusé à tort « de troubles à l’ordre public », « d’entrave au bon déroulement des élections » et « d’atteinte aux forces de l’ordre ». Il est détenu à la prison de Tidjelabine où il mène deux grèves de la faim pour protester contre sa détention arbitraire.
Condamné à une peine de prison de 18 mois en première instance, réduite à une année en appel, Farid devait quitter la prison en juin 2023. Cependant, il est soumis à un autre mandat de dépôt dans le cadre d’une affaire qui remonte au 27 mai 2021 où il est accusé à tort d’avoir participé à des affrontements contre les forces de l’ordre alors qu’il était chez lui selon sa famille. Après plus de 30 mois de détention, Farid connaitra son verdict le 17 mars 2024, avec l’espoir ardant de retrouver sa famille et surtout Thilleli, sa fille qu’il n’a jamais prise dans les bras, née six mois après son incarcération.