Riposte Internationale

Anniversaire du 20 avril : Bejaïa, théâtre d’une vague d’arrestations et de répression

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Le double anniversaire du 20 avril, marquant le printemps berbère de 1980 et le printemps noir de 2001, a été marqué par la répression de militants pacifiques dans la wilaya de Bejaïa. Un dispositif sécuritaire renforcé a été déployé, interdisant la circulation dans l’espace public des personnes ciblées par les services de sécurité. L’anniversaire du 20 avril a également été marqué par plusieurs arrestations et des mises en garde à vue.

Neuf militants comparaissent devant le parquet et le juge d’instruction près le tribunal de Bejaïa ce dimanche. Quatre d’entre eux sont en garde à vue depuis le jeudi 19 avril au commissariat central de Bejaïa. Il s’agit de l’ex-détenu d’opinion et ancien policier Zahir Moulaoui, des militants Omar Ait Larbi, Samir Cherrat et Kamel Baghdad. Les cinq autres sont Malek Sebahi, Nadir Alitouche, Hamour Hamza, Nadir Temine, et Kakou Nevgayeth. Certains ont été interpellés dans la rue tandis que d’autres avaient répondu à des convocations de la police de leurs régions respectives pour être auditionnés au sujet d’une photo qu’ils ont prise ensemble dans un café lors d’une rencontre amicale pendant le mois de Ramadhan.

Ces arrestations sont survenues la veille du double anniversaire du printemps berbère de 1980 et du printemps noir de 2001. Selon plusieurs sources activistes, les autorités ont déployé le samedi 20 avril un dispositif sécuritaire important à Bejaïa, notamment dans les stations de transports. Plusieurs activistes ont été arrêtés alors qu’ils se retrouvaient simplement dehors. Selon le militant du PST, Lyes Touati, les activistes Djamel Ikni et Karim Djidjli ont été arrêtés par la police et emmenés au commissariat de police, où ils ont été maintenus jusqu’à la nuit, selon le témoignage de Lyes Touati : « Djamel Ikni et Karim Djidjli viennent d’être arrêtés alors qu’on marchait à la ville d’Aokas. Moi-même, après vérification d’identité, ils ont essayé de m’obliger à rentrer chez moi sous menace d’arrestation. Apparemment, circuler dans sa propre ville le 20 avril est un délit. Halte à la répression ».

Les arrestations de militants et d’activistes pendant les journées d’anniversaire de dates historiques comme celle du 22 février, marquant l’anniversaire du Hirak, le 5 octobre, le 20 avril, le 20 août, sont récurrentes, particulièrement dans la wilaya de Bejaïa. Cette répression persistante et systémique vise à entraver tout rassemblement pacifique ou commémoration.