Riposte Internationale

Djamila Bentouis, une chansonnière accusée d’appartenance à une entité terroriste

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Djamila Bentouis est née le 8 septembre 1963 (60 ans) à Boukadir (Chlef). En 1985, elle exerce le métier de sage-femme à l’hôpital d’El Sobha (Chlef). Appréciée de tous et reconnue pour ses compétences, elle occupe la fonction de chef de service.

Djamila émigre en France et confie son fils âgé de six ans à sa famille en Algérie. Elle travaille dur comme aide-soignante afin de faire le nécessaire pour amener son fils auprès d’elle. Djamila se marie de nouveau en 2000 et donne naissance à deux enfants, aujourd’hui âgés de 19 et 21 ans. Ayant grandi dans une famille de musiciens — un père flûtiste et un frère guitariste —, elle prend des cours de harpe et finit par inscrire ses enfants au conservatoire.

Issue d’une famille engagée durant la Guerre de libération, Djamila porte un amour sincère pour l’Algérie. Elle s’implique dans le Hirak comme des millions d’Algériens en écrivant de la poésie et des chansons patriotiques durant ce mouvement qu’elle considère historique. À Paris, Djamila prend le micro à la Place de la République pour déclamer sa poésie, reprise en cœur par les manifestants. Elle réussit à enregistrer quelques chansons sur le Hirak qui sont largement partagées sur les réseaux sociaux.

Le 25 février 2024, Djamila se rend en Algérie pour être au chevet de sa mère en fin de vie. Elle est arrêtée par la police à l’aéroport d’Alger, puis soumise à un interrogatoire. La police lui confisque ses documents de voyage avant de la relâcher avec obligation de se présenter au bureau de la police judiciaire de Dar El Beïda (Alger) le 28 février. Djamila est une nouvelle fois entendue sur sa participation au Hirak, ses opinions et une chanson qu’elle a écrite et interprétée lors des manifestations.

Elle est placée en détention préventive et poursuivie pour « adhésion à une entité terroriste » en vertu de l’article 87 bis. Elle est également poursuivie pour « atteinte à la sécurité de l’État » et « incitation à des rassemblements non armés ». Ses avocats ont fait appel contre l’ordonnance de placement en détention préventive, mais la chambre d’accusation refuse le 13 mars 2024. Djamila est incarcérée depuis presque un mois à la prison de Koléa (Tipaza).