Djahid Mendil est né le 15 avril 1991 à Arch Bousselam, commune de Bouandas, wilaya de Sétif. Il quitte l’école à un âge précoce pour travailler dans un atelier de menuiserie avec son frère et s’occuper de ses parents âgés. Malgré la maladie de son père, Djahid se consacre pleinement à la menuiserie, et ses temps libres sont dédiés à la musique et à la culture amazighs. Il participe à quelques manifestations du Hirak sans être totalement investi dans le mouvement.
Djahid Mendil est brutalement arrêté à son domicile à Souk El Had (Bousselam) le 7 décembre 2021 lorsque les forces de sécurité en uniforme et en civil effectuent une perquisition musclée à son domicile. La maison familiale est encerclée par plusieurs véhicules, puis fouillée, avant que Djahid soit emmené à la Brigade d’investigation et de recherche (BRI) de la Gendarmerie nationale de Sétif où il est soumis à un interrogatoire intense pendant une semaine sur ses convictions et ses opinions politiques.
Djahid est placé en détention préventive à la prison d’Ain Oulman au sud de Sétif. Son cousin, Mohamed Arezki, également accusé dans la même affaire, prend la fuite en émigrant clandestinement par bateau (Harraga). Djahid est notamment poursuivi pour appartenance à une organisation terroriste, en vertu de l’article 87 bis, pour des liens présumés avec le Mouvement pour l’autodétermination de la région de Kabylie (MAK), organisation classée « terroriste » par les autorités algériennes depuis mai 2021. Après 18 mois de détention préventive, son procès est programmé au tribunal pénal de première instance d’El Eulma en juin 2023. Il est condamné à trois ans de prison ferme et une amende 100 000 DA, une décision confirmée par la cour d’Appel de Sétif en décembre 2023. Djahid s’est pourvu en cassation auprès de la Cour Suprême, et si la peine est confirmée, il en aura purgé la totalité en décembre 2024.
Choqué par la violence de la perquisition et l’emprisonnement de son fils dont il était très proche, Abderrahmane Mendil, le père de Djahid, devient fragile et sa santé se dégrade sérieusement. Abderrahmane décède quelques mois après alors que Djahid est en détention préventive. Djahid Mendil est toujours détenu à la prison d’Ain Oulman (Sétif).