Riposte Internationale

Différé du procès en appel dans l’affaire de Djamel Bensmail : tensions et controverses persistent

Djamel Bensmail

Un déploiement massif des forces de sécurité a été mis en place aux alentours de la Cour d’Alger, empêchant ainsi de nombreux citoyens et familles des prévenus d’accéder à la salle d’audience.

Le procès en appel dans l’affaire de l’assassinat de Djamel Bensmail et des incendies en Kabylie, qui devait initialement se tenir ce dimanche 2 juillet 2023 à la Cour d’Alger, a été différé jusqu’à la prochaine session criminelle. Le renvoi du procès a été décidé suite à la requête des avocats de la défense.

Cela étant, les deux longues années passées depuis les évènements, l’affaire continue de susciter un climat de tension palpable, et pour preuve. Un déploiement massif des forces de sécurité a été mis en place aux alentours de la Cour d’Alger,empêchant ainsi de nombreux citoyens et familles des prévenus d’accéder à la salle d’audience, suscitant en eux une sensation de déjà-vu.

En effet, le 25 novembre 2022, marquait la comparution devant le tribunal criminel de Dar El Beïda, à Alger, de 90 individus accusés d’être impliqués dans le meurtre de Djamel Bensmaïl.

Après un procès s’étalant sur une période de 10 jours, largement décrié par les défenseurs des droits humains en raison de son caractère expéditif, le verdict fut rendu : 49 personnes ont été condamnées à la peine de mort, 14 ont écopé de dix ans de réclusion, six de cinq ans de réclusion, quatre de trois ans, tandis qu’une autre personne a été condamnée à deux ans de prison ferme.  Par ailleurs, 17 prévenus ont été acquittés, mettant en lumière la diversité des résultats de ce procès.

Le procureur de la République avait demandé que 72 des accusés soient condamnés à la réclusion à perpétuité, tandis que 25 autres écopent d’une peine de 10 ans de prison ferme.

Pour rappel, le 11 août 2021, Djamel Bensmaïl, un militant actif du mouvement populaire âgé de 36 ans et originaire de Meliana (wilaya de Aïn Defla), a été brutalement pris pour cible par une foule hystérique.

Après avoir été sauvagement lynché, il a été atrocement brûlé vif en plein cœur de Larbaâ Nath Irathen. Le jeune artiste avait été injustement appréhendé par la police nationale qui, à tort, l’accusait de pyromanie dans le contexte des  incendies survenus la veille dans les forêts de Tizi Ouzou.

Yasmine K.