Déclaration du Parti travailliste

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— 18 juillet 2025

Le jeudi 17 juillet, le syndicaliste Lunis Saeedi a été condamné par le tribunal de Sidi Ahmed à deux ans de prison ferme et à une amende de deux millions de dinars algériens (cent millions de centimes). Son « crime » ? Avoir déposé, le 25 juin dernier, un préavis de grève en tant que secrétaire général de la fédération des chemins de fer (UGTA).

Les revendications portées par ce préavis étaient pourtant légitimes et inscrites dans le cadre de la loi : augmentation des salaires dans le cadre de la convention collective et refus de l’ingérence de l’administration dans les affaires syndicales.

Une tragique coïncidence

Lunis Saeedi a été arrêté le 5 juillet, jour des célébrations de la fête nationale de l’indépendance. Une date hautement symbolique, alors que tant de syndicalistes et travailleurs, à commencer par Issat Idir, fondateur de l’Union générale des travailleurs algériens, se sont sacrifiés pour libérer le pays.

Cette arrestation, suivie d’une condamnation d’une sévérité inédite, constitue un précédent très dangereux. Elle criminalise le droit de grève, et plus encore, la pratique même du syndicalisme indépendant. Elle traduit la mainmise des autorités et des parties extérieures sur les syndicats, par une ingérence directe visant à les neutraliser.

Peut-on croire à une simple coïncidence, quand l’immunité syndicale de Lunis Saeedi a été levée précipitamment, juste avant son arrestation ?

Une dérive qui menace tous les travailleurs

Pour le Parti travailliste, cette dérive révèle la dangerosité des amendements récents aux lois encadrant le droit de grève. Il est urgent d’abroger ces textes, qui affaiblissent les syndicats, soumettent les travailleurs aux abus des employeurs, et confisquent leurs droits collectifs et leurs aspirations légitimes.

Le silence face à de telles violations revient à se rendre complice d’une régression sociale et démocratique mortelle.

Défendre Lunis Saeedi, c’est défendre la démocratie et la patrie

Nous mettons en garde l’ensemble des syndicats et des travailleurs : exiger la libération de Lunis Saeedi, c’est défendre les droits constitutionnels universels consacrés par les conventions de l’Organisation internationale du travail (OIT), ratifiées par l’Algérie dès 1962. C’est défendre la reconnaissance des travailleurs comme classe sociale organisée, et c’est protéger l’essence même de la démocratie.

C’est aussi protéger la souveraineté et la sécurité nationale, car des travailleurs organisés et libres sont un rempart pour la patrie. L’histoire le prouve : en 1962 face aux tentatives de guerre civile, ou dans la décennie noire pour préserver l’unité nationale et la production, les syndicats libres ont joué un rôle crucial.

LIBERTÉ POUR LUNIS SAEEDI !
Le syndicalisme n’est pas un crime !
Assez de violations des droits syndicaux !

Face à la gravité de la situation, nous interpellons le Président de la République, en sa qualité de premier garant de la justice et protecteur de la Constitution, pour qu’il mette fin à cette dangereuse dérive et ordonne la libération immédiate de Lunis Saeedi.

Alger, le 18 juillet 2025
Parti travailliste

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