Le parquet près le pôle pénal spécialisé de Constantine a requis des peines allant jusqu’à cinq ans de prison ferme à l’encontre de sept détenus d’opinion, originaires de Tebessa et de Batna.
En détention provisoire depuis plus de trente mois, les activistes du Hirak Oussama Dendani, Fateh Farez, les deux frères Brahim Hidouche et Mohamed El Chref Amine, Abdelhafidh Laghbech, Khaled Bakhouche, ont été jugés le 11 juin devant le pôle pénal spécialisé de Constantine.
Ils sont poursuivis, selon l’avocat Said Zahi, pour « diffusion de publication dans le but de faire de la propagande » en vertu de l’article 96 du code pénal et « exposition au public de photos et documents de nature à inciter au discours raciste et de la haine » en vertu de l’article 35 de l’ordonnance 05/20 relative à la prévention contre et la lutte contre la discrimination et le discours de la haine. Le parquet a requis des peines allant jusqu’à cinq ans de prison ferme à leur encontre.
Originaires des wilayas de Tebessa et de Batna, ils ont été arrêtés par les services de la gendarmerie, entre 26 septembre et le 8 octobre 2021. Des livres ainsi que des emblèmes amazighs et chaouis ont été saisis lors des perquisitions de leur domiciles. A noter que l’un des détenus, Khaled Bakhouche, est titulaire d’un Master en Tamazight et un autre, Oussama Dendani, est propriétaire d’un magasin de tenues traditionnelles Chaouies. Selon le témoignage de leur avocat Me Said Zahi sur sa page Facebook, Oussama Dendani souffre d’ostéoporose et a des difficultés à se déplacer.
« Le premier accusé, Oussama Dendani, s’est présenté avec l’aide des policiers parce qu’il souffre d’ostéoporose et ne peut pas se tenir debout tout seul. Lorsqu’on lui a posé des questions sur le crime qu’il avait commis, il a déclaré : « Je n’ai pas de tracts, et je n’ai distribué aucune publication. Je possède seulement un magasin qui vend des tenues traditionnelles, et j’ai vendus l’une d’elle à l’un des accusés présents et une autre à la fille d’un autre. La présence de l’emblème Chaoui dans le magasin représente la culture Chaouie et elle est même demandée par les officiels pendant la fête de Yennayer, qui est un jour férié. Notez que j’ai demandé à la police et à la gendarmerie s’il était légale de de le coudre et de le vendre, et personne ne m’a dit que c’était interdit », a rapporté l’avocat Zahi.
Couturière, la mère d’Oussama Dendani a été poursuivie dans la même affaire et placée sous contrôle judiciaire pendant trente mois, avant que la chambre d’accusation abandonne les charges retenues contre elle.
La décision du tribunal sera rendue le 25 juin prochain.