Le tribunal de Bir Mourad Raïs a rendu, ce lundi, un verdict lourd à l’encontre de deux journalistes, dans une affaire qui suscite une vive réaction au sein de la profession médiatique et des défenseurs des libertés publiques.
Trois ans de prison avec sursis pour Saad Bouakba
Le célèbre écrivain et journaliste Saad Bouakba a été condamné à trois (03) ans de prison avec sursis, assortis d’une amende d’un million de dinars. Figure connue de la presse algérienne, Bouakba est souvent reconnu pour ses prises de position critiques et ses chroniques incisives, ce qui rend cette condamnation particulièrement symbolique dans le paysage médiatique national.
Un an de prison ferme pour Abdelrahim Harraoui et fermeture de la chaîne « Rouya رؤية »
Dans la même affaire, le journaliste Abdelrahim Harraoui, affilié à la chaîne électronique “Rouya رؤية”, a écopé d’une peine d’un an de prison ferme.
Le tribunal a également prononcé une amende de 500 000 dinars, la fermeture définitive de la chaîne, ainsi que la confiscation de l’ensemble de son matériel audiovisuel.
Cette décision marque un nouveau tournant dans la relation déjà tendue entre les autorités et les médias numériques, devenus ces dernières années des espaces d’expression alternatifs pour de nombreux journalistes et activistes.
Un climat médiatique sous pression
Ces condamnations interviennent dans un contexte de renforcement des poursuites judiciaires visant les journalistes. Plusieurs organisations locales et internationales dénoncent, depuis des mois, une réduction progressive des espaces de liberté, notamment à l’égard des médias indépendants et des acteurs du numérique.
L’affaire relance le débat sur la liberté de la presse en Algérie, à un moment où les attentes citoyennes en matière de transparence et d’information pluraliste se font de plus en plus pressantes.
Des réactions attendues
Si les réactions officielles se font encore attendre, plusieurs journalistes et défenseurs des droits humains ont déjà exprimé leur inquiétude sur les réseaux sociaux, estimant que ces condamnations constituent un “signal grave” envoyé à l’ensemble de la profession.