Communiqué de presse de Riposte Internationale

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Paris, le 31 juillet 2025

Affaire Abdou Semmar : une décision salutaire, une vérité encore incomplète

Riposte Internationale salue le verdict rendu le 30 juillet 2025 par le tribunal judiciaire de Nanterre dans l’affaire de l’agression du journaliste et réfugié politique Abdou Semmar. La condamnation à cinq ans de prison ferme pour Yamine A., et à dix-huit mois avec sursis pour son complice Karim K., marque une avancée judiciaire significative. Elle adresse un signal clair contre les violences politiques commises sur le sol français.

Ce jugement apporte un soulagement partiel. Il acte le caractère politique de l’agression, reconnu par les magistrats français comme un fait grave et exceptionnel. Le président d’audience a rappelé que la France « n’acceptera jamais qu’un journaliste réfugié fasse l’objet d’une agression pour des motifs politiques », en soulignant la volonté manifeste d’atteinte à la liberté d’informer.

Mais cette satisfaction reste mesurée. Le procès n’a pas permis d’identifier les commanditaires. L’enquête a révélé de nombreux éléments accablants :

  • Une traque organisée par un détective privé rémunéré en liquide ;
  • Le vol ciblé d’un téléphone professionnel contenant des données sensibles ;
  • Des allers-retours répétés entre la France et l’Algérie dans les semaines ayant précédé l’attaque ;
  • La présence d’un troisième complice non identifié ;
  • Des documents perquisitionnés suggérant un financement et une planification initiés depuis Alger.

Tout converge vers une opération transnationale coordonnée, visant à neutraliser un journaliste d’investigation très critique du régime algérien.

Abdou Semmar, directeur d’Algérie Part, est condamné à mort par contumace depuis 2022 par un tribunal algérien pour ses révélations sur la corruption. Il est régulièrement ciblé par des campagnes de diffamation et des menaces. L’agression du 15 août 2023, perpétrée en pleine rue à proximité de son domicile, s’inscrit dans une logique de harcèlement politique continu.

Le sort tragique de Mohamed Tamalt, mort en détention en 2016, illustre le sort réservé à ceux qui osent dénoncer les dérives du pouvoir algérien. Les affaires visant Amir DZ et Hichem Aboud, tous deux réfugiés politiques, sont tout aussi préoccupantes : ils ont été visés par des tentatives d’enlèvement, aujourd’hui examinées par les justices française et espagnole. Ces procédures révèlent l’existence d’un schéma concerté de harcèlement extraterritorial à l’encontre des opposants en exil.

Le verdict de Nanterre, bien que fort, ne clôt pas l’affaire. Il sanctionne les exécutants, mais la chaîne des responsabilités reste partiellement occultée. Les zones d’ombre subsistent, en l’absence d’une coopération judiciaire avec Alger et d’aveux sur les donneurs d’ordre.

Riposte Internationale :

  • Félicite la reconnaissance du mobile politique et de la clarté du verdict ;
  • Appelle à des mesures structurelles pour la protection des journalistes réfugiés : dispositif de vigilance renforcé, coopération internationale accrue, mesures de sanction ciblées ;
  • Demande que les droits humains soient intégrés de manière prioritaire dans les relations diplomatiques entre la France et l’Algérie.

Nous appelons à une mobilisation large des ONG, syndicats de presse et institutions européennes pour faire de l’affaire Semmar un jalon structurant dans la lutte contre les opérations d’intimidation d’État à l’étranger.

La liberté d’expression n’a pas de frontières. La justice ne doit pas en avoir.Communiqué de presse de Riposte Internationale
Paris, le 31 juillet 2025

Affaire Abdou Semmar : une décision salutaire, une vérité encore incomplète

Riposte Internationale salue le verdict rendu le 30 juillet 2025 par le tribunal judiciaire de Nanterre dans l’affaire de l’agression du journaliste et réfugié politique Abdou Semmar. La condamnation à cinq ans de prison ferme pour Yamine A., et à dix-huit mois avec sursis pour son complice Karim K., marque une avancée judiciaire significative. Elle adresse un signal clair contre les violences politiques commises sur le sol français.

Ce jugement apporte un soulagement partiel. Il acte le caractère politique de l’agression, reconnu par les magistrats français comme un fait grave et exceptionnel. Le président d’audience a rappelé que la France « n’acceptera jamais qu’un journaliste réfugié fasse l’objet d’une agression pour des motifs politiques », en soulignant la volonté manifeste d’atteinte à la liberté d’informer.

Mais cette satisfaction reste mesurée. Le procès n’a pas permis d’identifier les commanditaires. L’enquête a révélé de nombreux éléments accablants :

  • Une traque organisée par un détective privé rémunéré en liquide ;
  • Le vol ciblé d’un téléphone professionnel contenant des données sensibles ;
  • Des allers-retours répétés entre la France et l’Algérie dans les semaines ayant précédé l’attaque ;
  • La présence d’un troisième complice non identifié ;
  • Des documents perquisitionnés suggérant un financement et une planification initiés depuis Alger.

Tout converge vers une opération transnationale coordonnée, visant à neutraliser un journaliste d’investigation très critique du régime algérien.

Abdou Semmar, directeur d’Algérie Part, est condamné à mort par contumace depuis 2022 par un tribunal algérien pour ses révélations sur la corruption. Il est régulièrement ciblé par des campagnes de diffamation et des menaces. L’agression du 15 août 2023, perpétrée en pleine rue à proximité de son domicile, s’inscrit dans une logique de harcèlement politique continu.

Le sort tragique de Mohamed Tamalt, mort en détention en 2016, illustre le sort réservé à ceux qui osent dénoncer les dérives du pouvoir algérien. Les affaires visant Amir DZ et Hichem Aboud, tous deux réfugiés politiques, sont tout aussi préoccupantes : ils ont été visés par des tentatives d’enlèvement, aujourd’hui examinées par les justices française et espagnole. Ces procédures révèlent l’existence d’un schéma concerté de harcèlement extraterritorial à l’encontre des opposants en exil.

Le verdict de Nanterre, bien que fort, ne clôt pas l’affaire. Il sanctionne les exécutants, mais la chaîne des responsabilités reste partiellement occultée. Les zones d’ombre subsistent, en l’absence d’une coopération judiciaire avec Alger et d’aveux sur les donneurs d’ordre.

Riposte Internationale :

  • Félicite la reconnaissance du mobile politique et de la clarté du verdict ;
  • Appelle à des mesures structurelles pour la protection des journalistes réfugiés : dispositif de vigilance renforcé, coopération internationale accrue, mesures de sanction ciblées ;
  • Demande que les droits humains soient intégrés de manière prioritaire dans les relations diplomatiques entre la France et l’Algérie.

Nous appelons à une mobilisation large des ONG, syndicats de presse et institutions européennes pour faire de l’affaire Semmar un jalon structurant dans la lutte contre les opérations d’intimidation d’État à l’étranger.

La liberté d’expression n’a pas de frontières. La justice ne doit pas en avoir.

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