L’avocat Me Said Zahi a remis une pièce dans la machine en dénonçant «quatre années de répression et de restrictions des libertés» en Algérie. Il pointe du doigt «la mainmise sécuritaire» et «l’emprisonnement de toute voix dissidente».
« Le pouvoir sécuritaire, après quatre années de répression des libertés en bafouant la présomption d’innocence, en abusant de la détention provisoire et des interdictions illégales de quitter le territoire, ainsi qu’en emprisonnant toute voix dissidente, cherche désormais à parachever son emprise à travers le projet de réforme du code pénal et de procédure pénale. Imposé sans concertation avec les avocats, en violation des principes constitutionnels et des libertés fondamentales, ce projet de loi vise à soumettre définitivement la justice à la domination de l’appareil sécuritaire, au détriment des autres institutions de l’État», a-t-il fustigé hier dans un post sur sa page Facebook.
Ses déclarations font écho à la colère du Conseil de l’union nationale des barreaux, qui s’est insurgé samedi 2 septembre contre une «rétrogradation» du fonctionnement de la justice et de nouvelles lois jugées «attentatoires» aux droits de la défense.
Les avocats ont appelé à retirer les deux projets de réforme du code pénal et de procédure pénale, qu’ils estiment «contraires aux libertés fondamentales.»
Par ailleurs, les robes noires algériennes réclament l’ouverture d’un dialogue avec les autorités. Elles mettent la pression pour des réformes afin de garantir l’indépendance et la transparence de la magistrature.
Hassan G.