Riposte Internationale

Algérie : le journaliste Mustapha Bendjama dénonce en vain ses tortures en détention

Mustapha Bendjama

Les déclarations du journaliste algérien Mustapha Bendjama sur les sévices endurés pendant sa détention provisoire n’auront trouvé aucune oreille attentive au sein de la justice algérienne.

Arrêté il y a plusieurs mois et détenu 10 jours à la brigade de la gendarmerie d’El Hattab à Annaba, Mustapha Bendjama affirme avoir subi des actes de torture à l’aide d’un tournevis pour lui soutirer son téléphone portable notamment.

Devant le juge d’instruction du tribunal de Constantine, puis lors de son procès, le journaliste a, à plusieurs reprises, relaté les brutalités subies pendant ses interrogatoires. Mais ses dénonciations sont restées lettre morte. « Ce n’est pas ici. Vous auriez dû le dire devant le juge d’instruction », s’est contenté de répondre le magistrat lors du procès.

Poursuivi sur des accusations contestées par ses défenseurs, à savoir  « réception de fonds étrangers pour soutenir des activités subversives » et « divulgation d’informations confidentielles sur la situation sécuritaire du pays« , Mustapha Bendjama a finalement été condamné à deux ans de prison ferme alors même qu’il tentait de faire reconnaître les actes de torture qu’il aurait subis.

Face à l’inaction de la justice, des voix s’élèvent aujourd’hui pour demander des comptes. Où est la vérité ? Où est la justice ? Alors que l’Algérie s’est engagée à prévenir la torture par la ratification de conventions internationales, les témoignages de Mustapha Bendjama démontrent les manquements du système judiciaire à prendre en compte les allégations de mauvais traitements. Une situation inquiétante dénoncée par les défenseurs des droits humains dans le pays.

Hassan G.