Algérie : Le cas du défenseur des droits humains Larbi Tahar, symbole des violations persistantes des droits fondamentaux

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La situation de Larbi Tahar, militant des droits humains détenu à la prison d’Abadla (wilaya de Béchar, Algérie), constitue une atteinte flagrante au droit international. En grève de la faim depuis le 21 avril 2025, il est maintenu dans des conditions inhumaines : absence de suivi médical quotidien, refus d’accès à ses avocats, isolement injustifié et traitements dégradants. Ces pratiques contreviennent à plusieurs dispositions du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), que l’Algérie a ratifié, notamment l’article 7 interdisant la torture et les traitements cruels, inhumains ou dégradants, ainsi que l’article 10 sur le respect de la dignité des personnes privées de liberté. Le refus d’accès aux soins et à une assistance juridique constitue également une violation de l’Ensemble de règles minima des Nations Unies pour le traitement des détenus (Règles Mandela).

Le 7 juillet 2025, la convocation de son fils Larbi Mohamed par la police judiciaire d’El Beïdh illustre une stratégie d’intimidation visant à faire taire les proches qui dénoncent les abus. Ce harcèlement des membres de la famille contrevient à la Déclaration des Nations Unies sur les défenseurs des droits de l’homme (1998), notamment ses articles 12.2 et 12.3, qui obligent les États à protéger les personnes dénonçant des violations des droits humains contre toute forme de représailles, menaces ou intimidation. En empêchant le fils de M. Tahar de témoigner publiquement sur la situation critique de son père, les autorités algériennes portent atteinte à la liberté d’expression (article 19 du PIDCP) et au droit à l’information.

Face à ces violations multiples, notre organisation appelle à une réaction ferme des mécanismes internationaux de protection des droits humains, dont le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des défenseurs des droits humains et le Commissaire aux droits de l’homme du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Il est impératif d’exiger la libération immédiate de Larbi Tahar et de tous les détenus d’opinion injustement incarcérés. Nous recommandons également la cessation immédiate des pressions sur sa famille et une prise en charge médicale conforme aux normes internationales. L’Algérie, en tant qu’État partie aux principaux instruments internationaux des droits humains, a l’obligation légale de respecter et garantir les droits fondamentaux de toutes les personnes, y compris celles qui défendent ces droits.

R.I.

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