L’activiste franco-algérienne Djamila Bentouis a été placée en détention pour avoir écrit et interprété une chanson engagée dans laquelle elle dénonce la répression et l’incarcération des activistes du Hirak. Elle est poursuivie pour « terrorisme » en vertu de l’article 87 bis du code pénal.
Le 25 février 2024, la franco-algérienne Djamila Bentouis, âgée de 60 ans et mère de trois enfants, s’était rendue en Algérie pour assister à l’enterrement de sa mère. A son arrivée à l’aéroport international Houari Boumediène, à Alger, elle a été retenue par les services de sécurité, qui l’ont soumise à un interrogatoire. Bien qu’elle soit libérée quelques heures plus tard, ses documents de voyage lui ont été confisqués. Elle a également été sommée de se rendre le lendemain au siège de la police judiciaire de Dar El Beida, à Alger.
Le 3 mars 2024, elle a été entendu sur le fond par le parquet et le juge d’instruction près le tribunal criminel de Dar El Beida. Djamila Bentouis a été interrogée sur son activisme pacifique pendant le Hirak , notamment sur les paroles d’une chanson qu’elle a écrite et interprétée lors des manifestations.
Le juge d’instruction a décidé de la placer en détention provisoire à la prison de Koléa, wilaya de Tipaza. Il a retenu contre elle les chefs d’inculpations d’ « appartenance à une organisation terroriste activant à l’intérieur et à l’extérieur du pays », « atteinte à la sécurité et à l’unité nationale », et « incitation à l’attroupement non armé », en vertu de l’article 87 bis du code pénal.