Demain, la justice algérienne jugera une nouvelle fois des femmes et des hommes dont le seul tort est d’avoir exercé leur droit fondamental à la liberté d’expression. Parmi les personnes concernées figurent le défenseur des droits humains et avocat Sofiane Ouali, la détenue d’opinion et professeure universitaire Mira Mokhnache, ainsi que d’autres détenus d’opinion poursuivis pour leurs idées et leurs engagements pacifiques.
Ces procès s’inscrivent dans un contexte de répression persistante contre les voix critiques en Algérie, particulièrement depuis le mouvement populaire du Hirak. Journalistes, avocats, universitaires, militants et simples citoyens sont régulièrement poursuivis sur la base d’accusations vagues telles que « atteinte à l’unité nationale », « diffusion de fausses informations » ou « atteinte à la sécurité de l’État ». Des chefs d’inculpation utilisés pour criminaliser l’opinion et dissuader toute contestation pacifique.
Le cas de Sofiane Ouali, avocat et défenseur des droits humains, illustre la volonté des autorités de faire taire ceux qui défendent la loi et les libertés. Quant à Mira Mokhnache, professeure universitaire et détenue d’opinion, sa poursuite judiciaire rappelle que même le monde académique n’est plus épargné par la répression. Leur procès, comme celui d’autres détenus d’opinion, soulève de graves inquiétudes quant au respect des garanties d’un procès équitable.
Au-delà des murs des prisons, ces poursuites ont un impact profond sur les familles, les proches et l’ensemble de la société. Elles nourrissent un climat de peur, d’autocensure et d’exil forcé, où s’exprimer devient un risque et se taire une stratégie de survie.
De nombreuses organisations de défense des droits humains, nationales et internationales, dénoncent depuis plusieurs années l’utilisation abusive de la justice pour réprimer la dissidence pacifique en Algérie. Elles appellent à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus d’opinion, à la levée des poursuites judiciaires arbitraires et au respect des libertés fondamentales garanties par le droit international.
À la veille de ces procès, une question demeure : jusqu’à quand l’opinion sera-t-elle traitée comme un crime ?
Le silence ne protège pas la justice. Il protège l’injustice.
Parler, informer et soutenir ces détenus d’opinion est aujourd’hui une responsabilité collective.