Dans une tribune publiée dans le journal français, Libération, Arezki Aït-Larbi, journaliste et éditeur algérien, appelle les démocrates à se mobiliser pour la libération de l’écrivain, incarcéré, Boualem Sansal et de tous les prisonniers d’opinion.
« Dans ce combat éthique qui interpelle les consciences, le devoir des démocrates algériens est d’être en première ligne. Pour la libération de Boualem Sansal et de tous les prisonniers d’opinion. Pour l’avenir de l’Etat de droit et le respect de nos libertés. Et pour l’honneur de l’Algérie » a-til appelé dans sa tribune.
Il souligne, également, que les propos d’une personnalité publique, même controversés, devraient toujours relever du débat démocratique, et non de la répression. Selon lui, face aux critiques de Sansal, les autorités algériennes « auraient dû opposer la force de l’argument d’un discours contradictoire. Sur l’histoire de l’Algérie et la géographie du Maghreb. Sur le droit des Palestiniens, chassés de leurs terres et soumis à une impitoyable oppression coloniale qui dure depuis plus de soixante-quinze ans. Sur le Sahara-Occidental et l’impuissance de l’ONU qui peine, depuis 1991, à organiser un référendum d’autodétermination ».
L’emprisonnement de Sansal, écrivain connu internationalement mais critiqué en Algérie, marque une nouvelle étape dans la répression des libertés fondamentales. Aït-Larbi considère cela comme « un clou de plus sur le cercueil de nos libertés bafouées ».
L’éditeur déplore également la dérive autoritaire du pouvoir algérien, qui cherche à étouffer toute forme de contestation. « Des partis laïques, des syndicats et des associations libres sont suspendus ou dissous », indique-t-il, en soulignant que la presse privée est désormais contrôlée par l’État. Il déplore aussi la censure croissante, même dans les espaces de débat comme les cafés littéraires, désormais soumis à des restrictions sévères. Aït-Larbi fait également remarquer que Boualem Sansal est devenu un otage dans une crise diplomatique entre l’Algérie et la France. « Dans la crise diplomatique entre les gouvernements algérien et français, Boualem Sansal est l’otage des forces centrifuges de leurs extrémistes respectifs » a-t-il écrit.