Alors qu’il prévoyait d’assister à l’audience prévue mercredi à la chambre d’accusation de la Cour d’Alger, laquelle devrait statuer sur la demande de remise en liberté de Boualem Sansal, l’avocat de l’écrivain, Me François Zimeray s’est vu refusé la demande de visa.
Selon le quotidien français le Figaro, l’avocat, mandaté par les éditions Gallimard, ne pourra pas faire de déplacement en Algérie faute de visa valide. « Ce refus de visa en temps utile, entrave l’exercice de la défense, sans laquelle il n’y a pas de procès équitable», a affirmé l’avocat au journal. «Si l’on m’accorde un visa mardi soir, je serai bien avancé», ironise-t-il en estimant qu’on l’a privé d’«un travail préparatif élémentaire», qui doit se mener en amont de l’audience, en présence de son client, selon le journal. Le bâtonnier de Paris a déploré ces méthodes sur X, rappelant que «les droits de la défense ne sont pas à géométrie variable».
Arrêté mi-novembre, Boualem Sansal est détenu à la prison de Koléa. Il y’a quelques jours, il a été transféré à l’hôpital Mustapha Bacha en raison de soucis de santé. Poursuivi sur la base de l’article 87 bis pour des propos qu’il a tenus dans un journal d’extrême droite et selon lesquelles certaines régions de l’ouest de l’Algérie appartenaient historiquement au Maroc, Boualem Sansal risque la peine de mort, selon le code pénal algérien.
Son incarcération a suscité une vague d’indignation au sein notamment de l’extrême droite française dont des responsables politiques ont réclamé la libération. En Algérie, ses propos ont été également condamnés même si beaucoup ont estimé que son incarcération est arbitraire et porte atteinte à la liberté d’expression.