Après avoir lancé un ultime appel à l’aide en avril dernier, Sabeha Sansal, la fille de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal emprisonné en Algérie, déplore l’absence totale de réponse du gouvernement français.
Réunie jeudi 28 août à Autun (Saône-et-Loire), lors d’une soirée de soutien organisée en marge des universités d’été de l’ancien ministre Jean-Michel Blanquer, Sabeha Sansal n’a pas caché sa déception.
« Je suis un peu désespérée, déçue »
Domiciliée à Prague et âgée de 51 ans, elle rappelle avoir, avec sa sœur, adressé une lettre ouverte en avril au président Emmanuel Macron afin d’obtenir une intervention en faveur de leur père, âgé de 80 ans et souffrant de problèmes de santé.
« Nous n’avons reçu aucune réponse, ni de l’Élysée ni du Quai d’Orsay », a-t-elle regretté, sous les applaudissements d’un public debout.
Boualem Sansal, figure intellectuelle franco-algérienne reconnue pour ses prises de position critiques à l’égard du régime algérien, a été condamné à cinq ans de prison ferme pour « atteinte à l’unité nationale ». Sa fille confie ne plus avoir reçu aucune nouvelle depuis juillet.
« Je ne vois pas la lumière au bout du tunnel », a-t-elle déploré, pointant l’absence d’engagement clair de la France.
Un symbole de la liberté d’expression menacée
Présent lors de l’événement, Jean-Michel Blanquer a qualifié la mobilisation pour l’écrivain de « cause universelle » :
« La liberté d’expression est fondamentale, si on cède sur cela, on est prêt à céder sur le reste », a-t-il averti, évoquant une confrontation directe entre un régime dictatorial et la liberté.
Un dossier au cœur des tensions franco-algériennes
Cette affaire intervient dans un contexte de fortes tensions diplomatiques entre Paris et Alger, marquées depuis plus d’un an par des expulsions de fonctionnaires, le rappel des ambassadeurs et des restrictions sur les visas diplomatiques.
Début août, Emmanuel Macron avait affirmé que la France devait agir « avec plus de fermeté et de détermination » vis-à-vis de l’Algérie, citant le cas de Boualem Sansal mais aussi celui de Christophe Gleizes, journaliste français emprisonné à Tizi Ouzou.