Alger, 1er juillet 2025 – Le ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire a officiellement refusé la demande de plusieurs partis et organisations politiques pour organiser une marche pacifique en solidarité avec le peuple palestinien, prévue le vendredi 8 juillet 2025 à Alger.
Dans une note datée du 1er juillet 2025, signée par le Secrétaire général du ministère Mahmoud Djamaâ, et adressée aux secrétaires généraux de plusieurs partis (PT, RCD, FFS, MDS, UDS, PLD, etc.), le ministère explique son refus en invoquant la violation des dispositions de la loi 89-28 sur les réunions et manifestations publiques, notamment en matière de déclaration préalable et d’organisation dans un espace réglementé.
Ce refus suscite de nombreuses interrogations et critiques. En effet, la solidarité avec la Palestine est traditionnellement une ligne politique constante de l’État algérien, souvent mise en avant par les plus hautes autorités. Ce refus peut donc être perçu comme paradoxal, voire contradictoire avec le discours officiel.
D’autant plus que la manifestation était portée par des partis politiques reconnus et annoncée comme pacifique. Le rejet de cette autorisation renforce le sentiment d’un resserrement de l’espace public et des libertés démocratiques, y compris pour des causes jugées consensuelles.
Dans un contexte national marqué par la répression des voix dissidentes, ce refus s’ajoute à une longue série d’interdictions similaires visant des rassemblements, y compris ceux organisés pour des causes sociales, syndicales ou de droits humains.
Cela montre que même la solidarité avec le peuple palestinien, utilisée historiquement comme rassembleur politique en Algérie, peut être instrumentalisée ou encadrée de manière restrictive par le pouvoir.
Le refus par le ministère de l’Intérieur d’autoriser une marche de solidarité avec la Palestine le 8 juillet 2025 est révélateur d’une tendance préoccupante en matière de liberté de réunion et d’expression en Algérie.
L’interdiction de cette manifestation de solidarité dévoile une approche ambivalente de la cause palestinienne par le pouvoir algérien : un outil de légitimation et de communication, mais aussi un levier qui se dérobe lorsqu’il s’agit de soutenir des initiatives véritablement populaires et réformatrices dans des périodes de crise.