Riposte Internationale

L’écrivain Boualem Sansal arrêté à Alger

Boualem Sansal

Les autorités algériennes ont franchi un énième palier dans leur système répressif total. L’arrestation de l’écrivain Boualem Sansal par des services de sécurité non encore identifié samedi 16 novembre à sa descente d’avion à Alger est un sérieux signal à tous les esprits libres.

Cette arrestation appelle plusieurs élements. Elle est d’abord extrajudiciaire puisque aucun service de sécurité encore moins la justice n’endosse pour l’heure cette disparition-arrestation de Boualem Sansal.

L’homme est un écrivain de renommée mondiale. Aussi, le pouvoir signifie à tous les écrivains, journalistes, activistes ou tout homme politique tenté par quelque action de dénonciation, qu’il veille. Et qu’il ne recule devant rien ni personne. En clair, si le régime ne répugne pas à arrêter, voire à enlever un écrivain connu et âgé de 75 ans comme Boualem Sansal, de quoi est-il capable avec de simples citoyens ? Ensuite, elle s’inscrit dans une large opération d’intimidation et de répression qui vise les écrivains et les maisons d’éditions. Les interdictions de ventes dédicaces et de participations à des salons de livres qui visent Koukou Editions et Tafat en sont les meilleures illustrations. Et l’activation de réseaux proches du pouvoir pour porter atteinte à Kamel Daoud participe de cette politique répressive visant tous les segments libres ou vivants de la société.

Boualem Sansal a disparu depuis presque une semaine. Ce n’est certes pas de son plein gré. Son épouse a frappé à toutes les portes : commissariats, justice… rien. Aucune réponse.

Cette disparition particulièrement inquiéte, en attendant une réaparition de l’écrivain, ou une présentation devant la justice, renseigne sur l’absence de l’Etat de droit dans notre pays. Elle s’inscrit dans une politique de terreur de la société et de ses forces vives.

En plein mois de novembre censé être une séquence de célébration du 70e anniversaire du déclenchement de la guerre d’indépendance, cette énième violation des droits d’un écrivain, esprit libre s’il en est, est une insulte aux valeurs de Novembre et à l’esprit d’indépendance de tous ceux qui ont combattu pour libérer le pays du colonialisme français.

Il est aujourd’hui manifeste que le régime représenté par Abdelmadjid Tebboune et le général-major Saïd Chanegriha ne reculera devant aucune aventure aussi coûteuse soit-elle pour les Algériens et le pays pour se maintenir au pouvoir.

Fadma Ben Mihoub