Hassan Aouadi est né le 10 décembre 1974 dans le quartier populaire de Bouhamra, commune d’El Bouni, à Annaba. Il est marié et père d’un jeune étudiant de 19 ans. Ses proches le décrivent comme un homme ayant jamais supporté la « hogra », la misère sociale et les injustices. Hassan est un fervent patriote qui a passé son service militaire prolongé en pleine décennie noire (les années 90). Depuis, il vit de petits boulots (porteur, chargé d’entretien, couvreur et aide à la vente de bétails) pour survenir aux besoins de sa famille. Hassan gagne également un modeste revenu grâce à la pêche artisanale, en vendant des poissons au quartier. Hassan aime la mer et la pêche est un moment de contact avec la nature. Son rêve est d’acheter une petite barque pour en vivre pleinement, mais il n’a pas pu le réaliser jusqu’à présent par manque de moyens. Comme des millions d’Algériens, le Hirak est un événement de libération pour Hassan qui participe aux manifestations dès le 22 février 2019 à Annaba, dans l’espoir d’un avenir meilleur pour son fils et sa famille. Tenant toujours son mégaphone d’une main et une banderole de l’autre, Hassan s’investit corps et âme dans le Hirak d’Annaba en participant à toutes les manifestations. Il prend part également aux marches dans d’autres wilayas du pays, notamment à Kherrata, Bouira, et Alger. Arrêté une première fois en mai 2021, Hassan est condamné à six mois de prison ferme et une amende de 20 000 Da. Après deux mois de détention arbitraire, il bénéficie, comme d’autres détenus, d’une grâce présidentielle. Ce passage en prison ne freine pas le fils d’Annaba. Il reprend son militantisme en continuant à porter les revendications du Hirak même après l’arrêt des manifestations. À travers ses publications et ses « lives» sur les réseaux sociaux, Hassan tente de maintenir la flamme du mouvement populaire de manière pacifique. Il est alors arrêté le 9 février 2022 devant chez lui, puis placé sous mandat de dépôt par le juge d’instruction du tribunal d’El Hadjar (Annaba) le lendemain. Après un procès en première instance, la chambre criminelle près de la cour d’Annaba confirme en appel sa condamnation à quatre années de prison ferme en janvier 2023, notamment pour “offense au président de la République”, “démoralisation de l’armée dans le but de nuire à la défense nationale” et “propagation de fausses informations pouvant compromettre la sécurité et l’ordre public”. En cas de refus du pourvoi en cassation, Hassan purgera sa peine jusqu’au 13 février 2026. Il est actuellement détenu à la prison d’El-Alaligue (العلاليڤ) à Annaba.