Mustapha Guira est né le 12 mai 1964 dans la commune d’Ouzellaguen, wilaya de Béjaïa. Il est marié et père de quatre enfants. Il se distingue dès sa jeunesse par son activité politique et de terrain. À la suite de l’arrêt du processus éléctoral de 1992, il est arrêté et condamné à plusieurs années de prison, il sera libéré en 2002.
Mustapha s’engage dans le travail associatif et dans les affaires de droit tels que les cas des disparus et des prisonniers des tribunaux spéciaux. Il est l’un des premiers à rejoindre le Comité national de défense des droits des chômeurs fondé en 2010 et contribue aux nombreuses manifestations organisées à travers différentes wilayas, notamment à Ouargla.
Parallèlement, Mustapha Guira participe à diverses initiatives de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme et active également au sein du mouvement Rachad. Ses tentatives de travailler comme commerçant sont entravées par le harcèlement sécuritaire et les poursuites judiciaires, mettant fin à ses activités commerciales. Dans son engagement, Mustapha Guira soutient toutes les personnes victimes d’oppression et d’injustice, et ce indépendamment de leurs orientations idéologiques ou politiques.
Mustapha est arrêté à plusieurs reprises, notamment en septembre 2013 où il est interpellé avec trois autres activistes pour attroupement non armé. Il subit d’autres arrestations durant les manifestations contre le quatrième mandat d’Abdelaziz Bouteflika. Il est aussi interpellé le 3 septembre 2019 lors du mouvement populaire pacifique, où il est codamné à une année de prison ferme. Après un recours auprès du Conseil de la magistrature, la peine a été réduite à huit mois de prison et à une amende de 100 000 dinars algériens. Il quitte la prison en avril 2020. Il est de nouveau arrêté en juin de la même année pour ressortir de prison le 21 août 2020. Malgré toutes ses arrestations, Mohamed Guira poursuit son engagement en participant à toutes les mobilisations en soutien pour les détenus politiques et d’opinion et assiste à tous leurs procès. Mustapha est encore une fois arrêté en avril 2021 et mis en détention provisoire à la prison d’Oran. Il est poursuivi dans le cadre de l’article 87 bis, dans la même affaire dite d’Oran, avec le défenseur des droits de l’Homme Kadour Chouicha et le journaliste Saïd Boudour.
Il perd son fils Abdel Raouf, emporté par la maladie des « enfants de la lune » en mai 2022. En vertu de l’article 56 de la loi sur l’organisation des prisons, l’administration pénitentiaire autorise Mustapha à voir le corps de son fils au domicile familial, mais ne l’a pas autorisé à l’accompagner à sa dernière demeure. La mort d’Abdel Raouf a été un traumatisme psychologique pour Mustapha Guira, qui a développé un diabète et se sent aujourd’hui physiquement et émotionnellement épuisé.
Victime d’interminables procédures judiciaires, Mustapha Guira est condamné dans plusieurs affaires, notament à trois ans de prison ferme dans l’une d’elle. Il est actuellement détenu à la prison d’El Harrach
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