Riposte Internationale

Mohamed Tadjadit, le jeune poète à la parole ardente أطلڤوهم#

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Mohamed Tadjadit est né le 9 janvier 1994 à Bab El Oued à Alger. Comme de nombreux algériens, Mohamed est imprégné, de manière intime, familiale, par les valeurs de liberté qui ont animé les militants du mouvement national et les combattant de la guerre de libération.

Il grandit à la Casbah d’Alger où il étudie à l’école primaire El Salam avant de rejoindre le collège Zine El Abidine en 2008. Il quitte le collège de son propre gré pour rejoindre le centre de formation professionnelle Ourida Medad à Soustara où il obtient un Certificat en cuisine.

Durant sa jeunesse, Mohamed s’implique au sein des scouts algériens. Il est également membre de la troupe Al Chihab à Bab El Oued et pratique le judo et la capoeira. Passionné par l’histoire de la Révolution algérienne, Mohamed aime discuter avec les « anciens » de son village familial d’Ihnouchene à Azeffoun. Il se passionne pour la poésie populaire. Il obtient un Certificat d’études en poésie du Centre culturel d’Ain Taya, certains de ses textes sont enregistrés auprès de l’Office national des droits d’auteur et des droits voisins (ONDA).

Comme des milliers de jeunes frappés par le chômage, Mohamed Tadjadit tente l’émigration clandestine vers la Turquie en 2016, où il travaille dans une usine pendant 19 mois, avant de prendre de nouveau le bateau vers l’Europe en passant par l’Ukraine. Ses camarades « harragas » maghrébins et lui restent bloqués sur le bateau pendant trois mois en raison du refus des autorités de les accueillir, jusqu’à ce que l’Organisation internationale de migration (OIM) intervienne pour les rapatrier dans leurs pays respectifs. Avec l’avènement du Hirak en février 2019, la vie de Mohamed Tadjadit change radicalement.

Le mouvement populaire lui donne l’espoir de vivre dignement dans son pays et de se réaliser. L’adhésion de Mohamed est totale. Ses poèmes en darija se font l’écho d’un retour à l’histoire avec un engagement pacifique pour le changement. Il est devenu le « poète du Hirak », une figure attachante qui tranche par son style populaire. Très suivi sur les réseaux sociaux, Mohamed, le jeune « pacifique » des quartiers populaires, est surveillé par les services de sécurité.

Il est victime des pires acharnements judiciaires et sécuritaires subis par les jeunes figures du Hirak. Arrêté avant chaque événement public auquel il se rend, Mohamed est détenu à quatre reprises entre 2019 et 2024. Il attend la programmation de son procès et se trouve présentement à la prison d’El Harrach (Alger). Mohamed Tadjadit cumule plus de 30 mois d’emprisonnement au cours des cinq dernières années.