Dans un texte en hommage au militant Mouhoub Nait Maouche, décédé, hier, des suites d’une longue maladie, intitulé, « Muhub, l’humble juste est parti », Hend Sadi a rappelé les qualités de l’homme qu’il a lui-même connu et côtoyé.
« On le croyait éternel, lui, l’infatigable militant, qui a été de toutes les luttes. Sa vie fut un long et ininterrompu combat », témoigne Hend Sadi, ajoutant que « lui qui a côtoyé les grands dans leur intimité, lui le témoin et acteur d’événements historiques majeurs ne s’est jamais éloigné des petites gens. Et lorsque les vents de l’histoire deviennent contraires, Muhub demeure fidèle aux causes justes, si souvent désertées par la masse », estimant que « le mot honneur, tombé en désuétude chez beaucoup, gardait intact tout son sens pour lui ».
Hend Sadi poursuit en considérant qu’avec « un cœur d’une générosité inépuisable, il haïssait le sectarisme qu’il combattait, même lorsqu’il émanait de ses rangs ». « On pouvait profiter de sa bonté, mais il ne se laissait pas abuser par les artifices de la séduction », a-t-il écrit, ajoutant qu’ « au montagnard qu’il n’a jamais cessé d’être, sa longue expérience des hommes lui permettait de percer, dissimulée derrière les apparences, l’authenticité ».
Hend Sadi a raconté que lors d’une dernière conversation qu’il a eu avec le défunt, avant que la maladie ne l’abatte, a porté sur la régression qui s’empare du pays et le retour d’une répression d’un autre âge. « Il en était meurtri et révolté à la fois, lucide mais non résigné », a-t-il témoigné.
« À présent, il pourra reposer là-haut, si près du ciel, là où il a vu le jour. Sur ce coin de terre qui offrit refuge à Faḍma n Sumer dans la phase ultime de sa résistance face au Maréchal Randon. Le relief altier de sa montagne natale a forgé en Muhub son irréductible insoumission face au mépris et à l’arbitraire », a souligné Hend Sadi, émettant le vœu que « son souvenir inspirer les jeunes générations ».