Le dernier Salon international du livre d’Alger (SILA) n’est seulement entaché de censure dont étaient victimes les Éditions Koukou et partant tous les auteurs qu’elles ont édités. Entre le livre algérien et un militant de l’extrême droite française, le Sila avait fait son choix.
C’est ce qu’a relevé Arezki Ait Larbi, fondateur et directeur des Éditions Koukou. Ainsi, il a informé que « Eric Zemmour, ennemi déclaré des Algériens et virulent propagandiste de l’armée israélienne a un puissant fan-club au ministère algérien de la Culture », précisant que « son dernier livre Je n’ai pas dit mon dernier mot a été autorisé lors du dernier Sila, exposé et vendu au stand de son éditeur ».
Ait Larbi ajouté qu’un membre du comité d’organisation de la manifestation a confirmé l’information rapportée. « Si la tolérance qui entoure, depuis 2016, Mein Kampf d’Hitler et les Mémoires de Mussolini n’est qu’une régurgitation de l’histoire, l’accueil bienveillant réservé aux vomissures du leader français d’extrême droite qui encourage le génocide en cours des Palestiniens relève du Code pénal », estime le directeur des Éditions Koukou, ajoutant que « les cagoulards, qui ont investi la très sournoise Commission de censure, chargée de sélectionner les lectures des Algériens, mènent désormais une croisade idéologique sans complexe. En toute impunité ».
« L’on comprendra alors leur acharnement contre Koukou Editions et l’exclusion du Sila de plusieurs dizaines de ses auteurs parmi les plus respectés : écrivains, universitaires, chercheurs, officiers de l’ALN, avocats, médecins, journalistes… » Qualifiant ces agissements de « grand remplacement » qui serait « en marche au ministère de la Culture et des Arts », Ait Larbi souligne que « Mme la ministre, dont la responsabilité politique est engagée en première ligne », ne peut « garder le silence sur les agissements hors-la-loi de ses subordonnés sans en devenir la complice ».