Après plus de 3 ans passés derrière les barreaux, l’activiste Lounes Hamzi vient enfin de retrouver la liberté. Son cas est emblématique de la répression qui frappe les voix critiques du régime algérien.
Arrêté en octobre 2020 pour son appartenance présumée au Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), Lounes Hamzi a été placé en détention préventive pendant plus de deux ans avant d’être condamné en novembre 2022 à 18 mois de prison ferme, dont 4 avec sursis.
Libéré au terme de son procès expéditif, il avait été arrêté à nouveau deux jours plus tard sans explications. Ses avocats avaient dénoncé une « erreur » administrative et une arrestation arbitraire de la part des autorités.
Pendant ses trois années d’incarcération, Lounes Hamzi était devenu le plus ancien prisonnier d’opinion en Algérie, suscitant l’inquiétude des défenseurs des droits humains quant à ses conditions de détention. Amnesty International n’a eu de cesse d’appeler à sa libération immédiate, fustigeant le recours abusif à la détention préventive pour réduire au silence les voix dissidentes dans le pays.
Aujourd’hui, Lounes Hamzi retrouve enfin la liberté après avoir purgé l’intégralité de sa peine contestée. Mais son arrestation et ses longues années de détention illustrent tristement la répression judiciaire qui continue de frapper les militants pacifiques et la société civile en Algérie.
Malgré les engagements affichés du pouvoir algérien, les procès expéditifs et les condamnations d’opposants sur la base de motifs politiques ou d’atteinte à la sûreté de l’État restent monnaie courante.
Hassan G.