À l’occasion de la Journée internationale des victimes de disparition forcée, de nombreuses personnes se sont rassemblées hier, mercredi 30 août, place de la Bastille à Paris, à l’appel de la Fédération Euro-Méditerranéenne contre les Disparitions Forcées (FEMED).
Arborant pancartes et banderoles, des manifestants de diverses nationalités – chilienne, argentine, turque, uruguayenne, marocaine, algérienne et kurde – se sont rassemblés pour dénoncer la persistance des disparitions forcées à travers le monde. Leur message est clair : ce fléau qui bafoue les droits humains ne connaît pas de frontières et doit être combattu avec force et détermination par tous les pays où il sévit encore. Les victimes ne doivent pas tomber dans l’oubli.
« La disparition forcée est l’une des violations des droits de l’Homme les plus terribles, car elle place les victimes dans une situation de déni total de leurs droits fondamentaux et inflige de profondes souffrances à leurs proches. Nous sommes ici pour que nul n’oublie et pour réclamer justice et vérité », avait déclaré feu Mme Fatima Yous, ancienne présidente de SOS Disparus-Algérie lors d’une conférence de presse organisée à Genève le 25 février 2020, en marge de la 43ème session du Conseil des Droits de l’homme.
D’après le rapport du Groupe de Travail sur les disparitions forcées de l’ONU publié en 2016, le fléau des disparitions forcées a atteint une ampleur alarmante dans le monde. Pas moins de 60 113 cas auraient été documentés entre 1980 et 2015. L’Irak arrive en tête avec 16 544 cas recensés, suivi du Sri Lanka (12 341) et du Guatemala (6 525). Avec 3342 cas documentés, l’Algérie arrive en 6ème position des pays les plus touchés par les disparitions forcées. Le Maroc n’est pas en reste, avec près de 1500 victimes estimées.
« Les proches des disparu(e)s vivent depuis des années dans l’incertitude la plus totale, tiraillés entre espoir et désespoir de retrouver un jour leur être cher. Cette journée doit être l’occasion de faire résonner leur cri de détresse, qui réclame inlassablement la vérité et la justice », affirmait Nassera Dutour, Présidente et porte-parole de la FEMED en 2022. Un cri toujours aussi lancinant et déchirant aujourd’hui.
À travers ce rassemblement pacifique, les organisateurs entendaient mettre la pression sur les gouvernements pour qu’ils mettent fin à l’impunité et apportent leur soutien aux victimes de disparition forcée où qu’elles se trouvent. La lutte contre ce fléau qui bafoue les droits humains les plus élémentaires reste plus que jamais d’actualité.
Hassan G.