L’ONG Riposte internationale a rendu public un communiqué dans lequel elle s’en prend vertement au pouvoir et dénonce la fraude électorale qui a eu lieu lors du scrutin du 12 décembre qui a porté Abdelmadjid Tebboune à la tête du pays.
Riposte internationale dénonce le coup de force ‘‘électoral’’ du 12 décembre dernier qui a porté Abdelmadjid Tebboune à la tête de l’Algérie. Un simulacre d’élection marquée par une fraude électorale massive. Une élection, sans campagne et sans véritable enjeu politique.
Rejetée par l’écrasante majorité des Algériens, car, elle est loin de réaliser la rupture politique tant exigée par le soulèvement citoyen et n’a pour objet que le prolongement d’un régime disqualifié et contesté. Riposte internationale à l’instar des ONG ont constaté le taux d’abstention record ayant marqué ce scrutin et le rejet en bloc des résultats par des millions d’Algériens qui se sont massivement exprimés ce vendredi, à travers l’ensemble du pays, en particulier dans la capitale, pour scander « élection fraudée !». C’est là un fait inédit dans l’histoire des élections présidentielles en Algérie.
Riposte internationale qui avait dénoncé ce scrutin, organisé sur fond de tension extrême, qui ne fera que creuser le fossé séparant les Algériens en lutte pacifiquement depuis dix mois pour un vrai changement démocratique et le pouvoir de fait incarné par l’état-major de l’armée qui ne cherche, qu’à se donner de nouveau une façade civile. Dès lors, tout travail de mise en perspective politique à partir des résultats officiels, communiqués par l’Autorité nationale indépendante des élections, est difficile à mettre en œuvre parce que le régime a constamment recouru aux irrégularités pour porter au pouvoir ses candidats et ériger l’opacité et la ruse en mode de gestion du pays.
RIPOSTE INTERNATIONALE DÉNONCE LES CHIFFRES OFFICIELS MAQUILLÉS AUXQUELS AUCUN ALGÉRIEN NI OBSERVATEUR ÉTRANGER NE PEUT DONNER CRÉDIT, TANT LA DÉSAFFECTION DONT ONT FAIT PREUVE LES ALGÉRIENS À L’ÉGARD DE CETTE ÉLECTION, EST GÉNÉRALE.
Ayant pris acte de son rejet massif, certaines capitales étrangères ont accueilli avec les plus grandes réserves l’élection du nouveau chef d’État qui ne dispose d’aucune marge de manœuvre vis-à-vis de la haute hiérarchie militaire qui l’a coopté. En définitive, cette ‘‘élection-désignation’’ ne changera rien au cours révolutionnaire du soulèvement citoyen, sinon l’aggravation de la crise du régime, et la fracture entre le haut commandement de l’armée et le peuple risque d’être, cette fois-ci, irrémédiable.
Les premiers mois de la révolution en marche ont été le premier souffle qui a destitué Bouteflika et empêché qu’il brigue un Ve mandat. Cette élection sera un tremplin qui donnera un nouveau souffle à la mobilisation citoyenne en vue d’un changement de régime.
Dix mois de mobilisation pacifique, exceptionnelle et sans relâche ont non seulement unifié les Algériens et revivifié de façon remarquable le lien national, mais encore libéré une énergie citoyenne singulièrement salvatrice.
C’est sur cette énergie que les animateurs de ce soulèvement construiront les solutions politiques de demain pour édifier un État de droit, civil et démocratique, dont l’Algérie a tant besoin.
Riposte internationale dénonce les arrestations arbitraires systématiques chaque vendredi, notamment celles de ce dernier vendredi qui a vu des répressions violentes massives à Oran ainsi que les diverses opérations de déstabilisation ayant visé la Kabylie.
Riposte internationale exige la libération inconditionnelle de l’ensemble des détenus pour délit d’opinion et l’arrêt des mesures d’intimidation, qui ciblent des citoyens engagés dans la contestation. Nous assurons également, leurs familles de notre soutien et que nous ne ménagerons aucun effort en vue de leur libération. Nous prendrons part, de même, à toutes les actions de soutien à la révolution algérienne, en ayant à témoin la communauté internationale et en lui rappelant que l’Algérie est signataire d’un ensemble de traités internationaux qui l’engagent à respecter les libertés tant individuelles que collectives. Paris, le 16 décembre 2019.