Les cris étouffés d’une nation : retour sur une décennie de dérives

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Des années d’alerte, d’action et de dénonciation sur la situation des droits humains dans notre pays. La répression, l’instrumentalisation de la justice, le verrouillage médiatique, la domestication du champ politique , la priorité de la solution sécuritaire sur la solution politique , les barons du pouvoir agissent dans l’impunité la plus totale, corruption , dilapidation des richesses du pays , l’Algérie est devenue une prison à ciel ouvert.

Des dizaines de rapports sur les exactions et l’injustice du pouvoir , des centaines de déclarations, marches et rassemblements pour alerter sur les dérives d’un pouvoir aveugle et sourd. Personne n’a entendu ces cris. Mais il a suffi qu’une partie du pouvoir, qui a un pied dans l’opposition, se présente comme des Zoros et s’exprime après six ans de silence et d’ibernation, pour que l’on se souvienne de la situation dramatique du pays.

Depuis le sinistre 12/12 , plus de 30,000 arrestations ont été enregistrées, 290 détenus d’opinion sont actuellement en prison, la plupart avec des dossiers vides.

Toutes les organisations et partis autonomes sont dissous ou sur la voie de la dissolution. Les acteurs politiques, associatifs et syndicaux, ainsi que les journalistes, sont soit emprisonnés, ou ex-détenus, ou sous contrôle judiciaire, muselés, humiliés et harcelés, poussés a l’exil forcé, ou interdits de s’exprimer…

Et voilà que certains découvrent tardivement les dérives de ce régime, à la veille d’une élection truquée d’avance ! Ils prétendent que le pays est en danger et que le régime a dépassé toutes les limites de la violence et de la répression. Il faut maintenant le rappeler à la raison.

Beaucoup applaudissent , commentent et même contribuent a leur promotion dans la recherche d’une nouvelle virginité politique, finalement Toufik a eu raison de nous, la culture de l’oubli .

Mais où étaient-ils pendant ces dernières années de violence et de représailles ? Quand le pays a basculé dans le totalitarisme, gouverné par une poignée d’incultes politiques, guidé par un aventurier qui n’a aucune culture d’état ou de diplomatie ?

Je pense sérieusement que ce pouvoir a de belles et longues années devant lui, et que le changement ne peut arriver que d’un recyclé du pouvoir, ce qui sera un changement de façade, un changement dans la continuité, comme l’a déjà dit Réda Malek.

Nous n’avons pas tiré de leçon de notre passé et nous n’avons pas beaucoup appris de nos expériences. Malheureusement, nous oublions vite, et c’est ça notre grand malheur. Nous allons le payer cher, très cher. Mdjahed Hamid l’a si bien dit : « Chah degnagh » (bien fait pour nous).

Ali Ait Djoudi

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