Âgé de 79 ans, le journaliste et chroniqueur Saad Bouakba a été interpellé mercredi dans la journée par les services de sécurité dans la banlieue algéroise. Après plusieurs heures de retenue, il a été libéré, mais devra se présenter ce jeudi devant le parquet d’Alger.
Selon les premières informations, cette convocation judiciaire fait suite à une plainte déposée par Mahdia Ben Bella, fille adoptive de l’ancien président de la République, Ahmed Ben Bella.
La plainte intervient à la suite de déclarations faites par Bouakba dans un podcast diffusé sur Vision TV. Dans cet entretien, le journaliste évoquait un épisode sensible lié au financement du FLN durant la guerre de libération. Il y affirmait notamment que « une partie des fonds ramassés pendant la révolution par le FLN et déposés dans une banque suisse avait été partagée, après l’indépendance, par six leaders (zaïms) du Front, dont Ben Bella ».
Ces propos ont suscité de vives réactions, certains y voyant une remise en cause directe de l’intégrité de figures historiques de la Révolution, tandis que d’autres défendent le droit d’investigation journalistique sur des zones d’ombre de l’histoire nationale.
L’affaire sera examinée par la justice dans un contexte de tension autour de la liberté d’expression, particulièrement en ce qui concerne les sujets liés à la mémoire de la révolution algérienne.
La comparution de Saad Bouakba devant le parquet d’Alger est attendue avec attention par ses défenseurs, ses détracteurs et l’opinion publique, tant elle touche à des questions sensibles mêlant histoire, liberté de la presse et responsabilité journalistique.