Un juge du tribunal de Béchar, Nasr Sheriff Abdel Hamid, s’est suicidé en se jetant du quatrième étage de la résidence des magistrats à Alger, laissant derrière lui une épouse et quatre enfants. Son geste tragique survient après des semaines de marginalisation et de pressions au sein du ministère de la Justice, alors qu’il refusait de se plier à des instructions politiques visant à influencer ses décisions judiciaires. Ce drame révèle la détresse morale profonde qui touche certains magistrats, confrontés à un système où la loyauté envers le pouvoir semble primer sur l’intégrité et l’indépendance du jugement.
Cet événement choquant met en lumière la « justice du téléphone » et la culture de la Hogra institutionnalisée au sein de l’appareil judiciaire algérien. Nasr Sheriff Abdel Hamid, qui avait fait part de ses plaintes à plusieurs instances, dont la Cour suprême et le président de la République, symbolise la lutte d’un juge pour exercer son métier avec honnêteté face à un système de pressions et d’instrumentalisation politique. Ce suicide pourrait provoquer une prise de conscience au sein de la corporation judiciaire et soulève des inquiétudes sur la crise morale profonde qui pourrait toucher la profession et la confiance des citoyens dans la justice.
Sources: Abdou Semmar