Riposte Internationale

Mustapha Bendjama : Trois mois de plus dans une parodie de justice

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La justice algérienne continue de révéler ses failles les plus profondes à travers le traitement réservé à Mustapha Bendjama, journaliste et militant, toujours sous contrôle judiciaire arbitraire depuis plusieurs mois. Son procès, initialement prévu au tribunal de première instance d’Annaba, vient une nouvelle fois d’être renvoyé — non pas de quelques jours, mais de trois mois supplémentaires, jusqu’au 21 septembre 2025.

Un report qui s’ajoute à une longue série d’atteintes aux droits fondamentaux, sans justification légale ni fondement sérieux. Mustapha Bendjama est sous des restrictions sévères imposées par une justice instrumentalisée.

Un dossier vide… et des accusations absurdes

Le 31 décembre 2024, lorsqu’il est présenté devant le procureur de la République, ce dernier reconnaît lui-même : le dossier est vide. Aucune charge réelle, aucune preuve tangible. Mais au lieu de prononcer la relaxe immédiate, le procureur demande aux gendarmes de chercher autre chose, de forcer l’accès à son téléphone personnel, dans l’espoir de fabriquer des preuves.

Ces pratiques rappellent les dérives les plus inquiétantes d’une justice aux ordres, où l’objectif n’est pas de défendre la vérité, mais de neutraliser les voix dissidentes. Incapables de déverrouiller son téléphone, les services de sécurité persistent malgré tout : Mustapha Bendjama est renvoyé devant la justice. Parce que l’ordre vient d’en haut, selon ses propres mots.

Ce que subit Mustapha Bendjama n’est pas un cas isolé. Il incarne le visage d’une répression systémique, où la liberté de la presse, l’indépendance de la justice, et les droits des citoyens sont sacrifiés pour préserver l’impunité de certains hauts responsables.

Sa situation illustre de manière brutale une réalité que de nombreux journalistes, militants et citoyens vivent aujourd’hui en Algérie : une justice détournée de sa mission, utilisée comme un instrument de peur.

Riposte Internationale exprime toute sa solidarité à Mustapha Bendjama.

Nous appelons à la levée immédiate des mesures de contrôle judiciaire qui pèsent sur lui.
Nous exigeons le respect de son droit à un procès équitable, dans des délais raisonnables et sans pressions politiques.

R.I.