C’était ce matin que Mme Mary Lawlor, Rapporteuse spéciale de l’ONU sur la situation des défenseurs des droits de l’homme en Algérie, a présenté les observations préliminaires de son séjour. A
insi, d’emblée, elle a souligné qu’elle quitte l’Algérie « avec une grande déception ». Déçue par les atteintes insupportables et intolérables aux droits de l’homme, aux militants politiques et aux syndicalistes. Mme Mary Lawlor a dressé un tableau noir de la situation des droits de l’homme en Algérie. Malgré la tentatives de certains « envoyés » des médias publics pour l’emmener à parler de Ghaza, la représentante onusienne a su éviter la souricière.
« La situation des défenseurs des droits de l’homme en Algérie est intenable », a-t-elle martelé, même si, reconnait-elle, les « autorités algériennes ont facilité mes déplacements ». La rapporteuse de l’ONU n’était pas sans savoir que malgré « ces facilitations », des défenseurs et des militants « ont été empêchés de me rencontrer ». Elle a tenu, aussi à souligner qu’elle n’a pas « rencontré des terroristes », mais « des militants pacifiques ». Le plaidoyer de Mary Lawlor est une véritable mise à nu d’un système scélérat.
Même concernant la Palestine, une question posée principalement par les représentants des médias publics pour « noyer le poisson », Mme Lwalor a souligné que « même à Tel Aviv des marches sont organisées souvent pour dénoncer la situation à Ghaza, mais pas en Algérie ». « Vous vous intéressez à Ghaza pour oublier ce qui se passe chez vous », a lâché Mme Lawlor devant l’insistance de certains journalistes à lui « arracher » des condamnations du massacre en cours en Palestine.
Concernant son rapport qu’elle doit rendre public le mois de mars 2024, elle a informé qu’elle va interpeller les autorités algériennes sur ces graves violations des droits de l’homme, avec un arsenal judiciaire des plus restrictifs. « Le 87 bis du code pénal est une calamité qu’il faut impérativement abrogée », a-t-elle dit, estimant que le pouvoir « utilise cet article pour étouffer toute voix discordante ».
« L’Algérie n’a qu’à appliquer ses engagements devant la commission des droits de l’homme de l’ONU l’année dernière », a-t-elle souligné, considérant, au passage, que « ces lois restrictives sont en porte-à-faux avec les conventions ratifiées par l’Algérie ».
Elle également dénoncé le musellement de la libre expression, sous prétexte d’atteinte à une incomprise unité nationale. Elle a aussi invité le pouvoir algérien à revoir sa définition du terrorisme pour le mettre au diapason de l’explication admise mondialement. « On ne peut pas accuser tout le monde de terrorisme parce qu’ils ne pensent pas comme nous ».