L’Algérie continue de restreindre et de harceler les défenseurs des droits humains pour leurs activités pacifiques, a dénoncé Mary Lawlor, Rapporteuse spéciale de l’ONU. Plus d’un an après sa visite en 2023, elle constate que des militants, y compris ceux qu’elle a rencontrés, subissent toujours des arrestations arbitraires, des intimidations judiciaires et des poursuites sur la base d’accusations vagues, comme l’atteinte à la sécurité nationale.
Parmi les cas les plus préoccupants, elle cite celui du journaliste Merzoug Touati, détenu à trois reprises en 2024, torturé en garde à vue et toujours harcelé par la justice après sa libération. Elle mentionne aussi l’arrestation de trois avocats des droits humains, Toufik Belala, Soufiane Ouali et Omar Boussag, ainsi que du lanceur d’alerte Yuba Manguellet. Certains d’entre eux ont été poursuivis sous l’article 87 bis du Code pénal, souvent utilisé abusivement pour réprimer les libertés fondamentales.
D’autres militants, comme l’écologiste Karim Khima, ont été poursuivis pour leur engagement avant d’être acquittés. De plus, le Collectif des Familles de Disparu(e)s a été empêché d’organiser des événements, et ses membres, dont des mères de disparus, ont été malmenés par la police.
Mary Lawlor rappelle que « aucun de ces défenseurs ne s’est engagé dans des actes de violence » et appelle l’Algérie à respecter ses engagements en matière de droits humains. Malgré des échanges constructifs avec des responsables algériens lors de sa visite, elle se dit « doublement déçue » par la persistance des restrictions et reste en contact avec le gouvernement sur ces cas.