Riposte Internationale

La Tunisie au banc des accusés : mobilisation à Paris pour les prisonniers politiques

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Selon les chiffres du CRLDHT, plus de 1500 arrestations politiques ont été menées, dont 138 personnes font toujours l’objet de détentions préventives prolongées et de poursuites judiciaires abusives. Figurent parmi eux, des députés, des journalistes, des syndicalistes, des militants et des avocats.

Ce jeudi 28 septembre, le Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT) organise au Maltais Rouge à Paris une rencontre hautement symbolique, afin de dénoncer la situation dramatique des prisonniers politiques et d’opinion en Tunisie.

Depuis le coup de force du président Kaïes Saied en juillet 2021 et la suspension de facto de la Constitution, le pays a connu une escalade sans précédent dans la répression des voix dissidentes.

Selon les chiffres du CRLDHT, plus de 1500 arrestations politiques ont été menées. 138 personnes font toujours l’objet de détentions préventives prolongées et de poursuites judiciaires abusives, dont des députés, des journalistes, des syndicalistes, des militants et des avocats.

L’événement réunira plusieurs proches de détenus, à l’instar de Dalila Msaadek, sœur de Jaouhar Ben Mbarek, emprisonné depuis février 2022, Elyes Chaouachi, fils de Ghazi Chaouachi, Hadjer Jelass Ghannay, épouse de Ziad Ghannay Taycir Ben Salem, fille de Mohamed Ben Salem ou encore Fayza Rahem, épouse d’Issam Chabbi incarcéré depuis février 2023. Dans des témoignages poignants, ils reviendront sur les conditions de détention de leurs proches, victimes de négation de leurs droits fondamentaux.

Maître Samir Dilou, avocat engagé dans la défense des prisonniers politiques, dressera un panorama sans concession des procédures judiciaires bafouées et instrumentalisées par le pouvoir. Le politologue Hatem Nafti, auteur de l’ouvrage « La Tunisie: vers un populisme autoritaire », analysera quant à lui la dérive autocratique du régime tunisien, qui piétine les acquis démocratiques de la révolution de 2011.

À travers cette mobilisation, le CRLDHT entend plaider auprès de l’opinion publique française et internationale la cause des prisonniers politiques tunisiens, dont certains sont dans un état de santé préoccupant du fait de leur détention. Le collectif lance un appel solennel à la solidarité avec les détenus et leurs familles, dans l’espoir de voir la justice et les libertés fondamentales enfin rétablies en Tunisie.

Hassan G.