Riposte Internationale

Algérie : L’état de santé du détenu Brahim Laalami suscite l’inquiétude

FotoJet

La situation du militant Brahim Laalami, emprisonné depuis plusieurs mois, « prend une tournure grave » selon les termes de son collectif d’avocats.

Âgé d’une trentaine d’années, Laalami mène une grève de la faim depuis près de 40 jours pour protester contre sa détention qu’il estime « abusive ». Son état de santé fragile a abouti au report d’une audience cruciale devant la cour d’appel de Constantine initialement prévue le 21 septembre.

D’après la déclaration de ses avocats, « la persistance de Brahim Laalami dans sa grève de la faim en protestation contre sa détention » a considérablement affaibli le militant, « mettant ainsi sa vie en danger ». Il était trop faible pour être extrait de sa cellule et conduit jusqu’au tribunal, empêchant ainsi la tenue de l’audience.

Cette situation alarmante rappelle les drames vécus par d’autres militants et journalistes algériens comme Mohamed Tamalt et Kamel Eddine Fekhar, morts en détention après une longue grève de la faim.

Face à ces faits, plusieurs militants de défense des droits humains ont appelé cette semaine les autorités algériennes à intervenir rapidement pour « éviter une nouvelle tragédie qui pourrait nuire à la réputation de l’État algérien ». Ils réclament « des mesures urgentes » en faveur de Laalami, et notamment sa « libération pour des raisons de santé, conditionnelle ou provisoire, afin de préserver sa vie ».

Les militants dénoncent plus largement la« politique de restriction des libertés et de musellement de la parole » menée par le gouvernement algérien. Elles appellent à «l’ouverture d’un dialogue inclusif avec les forces vives de la société » et à « la levée des mesures de restriction des libertés individuelles et collectives des Algériens ».

Dans ce sillage, ils soulignent que lors de son discours aux Nations Unies, le président Abdelmadjid Tebboune s’était engagé «à garantir les libertés fondamentales du peuple algérien». «La situation de Brahim Laalami semble aller à l’encontre de ces déclarations», regrettent-ils.

Hassan G.