L’arrestation de Mohand Taferka, après l’avoir interdit de quitter l’Algérie a fait réagir plusieurs militants de défense des droits de l’Homme.
L’ONG Riposte internationale a dénoncé dans une réaction à cet énième arbitraire qui cible les militants pacifiques « une hogra » du régime « dont l’appareil répressif broie impitoyablement les Algériens ». Riposte internationale rappelle dans son communiqué que « malgré l’interdiction de toute manifestation publique depuis bientôt deux ans, la répression bat son plein et les arrestations à tour de bras pour terroriser les populations civiles et réprimer dans l’œuf la liberté d’expression et toute velléité de reprise du hirak ».
« Ainsi, poursuit l’ONG, nous avons appris cette semaine encore le placement sous mandat de dépôt de M. Berrache Mohand, un respectable militant qui a voué sa vie à la promotion de la culture amazighe ». Riposte internationale « s’élève résolument contre l’emprisonnement de cet homme de plus de 70 ans et dénonce la hogra (l’arbitraire) du régime dont l’appareil répressif broie impitoyablement les Algériens ».
Surnommé Mohand Taferka en rapport avec l’association Taferka qu’il dirige depuis de nombreuses années dans la banlieue parisienne, M. Barrache « est tout ce qu’il y a d’un homme droit, désintéressé et intègre », témoigne Riposte internationale, ajoutant que c’est « un homme de culture, bienveillant, pétri de valeurs et libre ne dépendant d’aucune chapelle politique et qui paye un lourd tribut pour son attachement à la Kabylie et son engagement sans faille pour l’identité amazighe ».
« Force est de constater, hélas, que le régime algérien a décidé d’en finir avec tous les porte-étendards et militants de cette cause, alors qu’il n’y a aucun motif de fait ou de droit de nature à justifier le placement, de ce grand militant bien connu pour son intégrité et sa rectitude morale, sous mandat de dépôt, dénonce l’ONG, soulignant, au passage que Mohand Taferka a accompagné et soutenu l’écrasante majorité des associations algériennes en France.
« Des dizaines d’écrivains, journalistes, chanteurs, intellectuels sont invités et passés dans les locaux de son association », ajoute encore l’ONG dans son témoignage sur le détenu Mohand Taferka. Elle rappelle également que Mohand Taferka est rentré en Algérie en avril dernier, il a appris qu’il était sous le coup d’une interdiction de sortie du territoire national (ISTN). Six mois plus tard, le juge d’instruction du sinistre tribunal de Sidi M’hamed d’Alger décide, au mépris du droit, son placement sous mandat de dépôt.
« Cette décision d’une justice aux ordres aussi injustifiée qu’arbitraire renseigne sur l’obstination des dirigeants à museler les libertés à l’intérieur du pays et à intimider les militants de la diaspora algérienne en France, cœur battant du hirak », souligne Riposte internationale, dénonçant énergiquement « l’arrestation et le placement sous mandat de dépôt de ce militant impénitent ainsi que toutes les condamnations injustes de plusieurs dizaines d’Algériennes et d’Algériens pour leurs opinions ».
« Faut-il rappeler ici le triste sort réservé au regretté commandant Lakhdar Bouregaa, ancien officier de l’ALN, (86 ans) arrêté en juin 2019 et traîné dans la boue par la télévision officielle et les médias proches du pouvoir qui n’ont pas hésité à lui denier son passé de militant de la cause indépendantiste et d’officier de l’ALN avant de l’embastiller », a encore rappelé Riposte internationale, estimant que « délégitimé politiquement à l’intérieur et déclassé diplomatiquement à l’extérieur, le régime algérien s’enfonce dans une grave dérive de plus en plus autoritaire faisant ainsi fi des revendications légitimes et maintes fois réitérées des Algériens, notamment lors des grandes manifestations du hirak, de l’urgence à mettre en place un État civil fondé sur les principes d’un État de droit respectant les libertés fondamentales des Algériens ».
Par ailleurs, elle interpelle les autorités sur « les graves risques de déliquescence et d’instabilité qu’elles font courir à tout le pays et aux pays voisins, à cause des pratiques répressives et d’une politique improvisée, à très courte vue dans la gestion des affaires du pays ».