Riposte Internationale

2023, année noire pour les droits humains en Algérie

Liberté

La situation des droits humains et de l’expression démocratique a été des plus rétrogrades durant l’année 2023. Arrestations de militants, ISTN par dizaines, condamnations à de lourdes peines…

Le pouvoir n’a pas desserré l’étau sur les militants des droits humains et les journalistes en 2023. La Ligue algérienne de défense des droits humains (Laddh) a été dissoute en février sans que ses adhérents ne soient en informés. La décision a été prise presque clandestinement. D’autres ONG ont subi la loi d’airain de la justice, instrumentalisée par les autorités en place.

Les avocats engagés auprès des activistes sont la cible de pressions diverses de la part de la justice. Plusieurs d’entre eux, dont Me Ouali, sont convoqués devant les juges. Bien entendu, les motifs invoqués ne sont pas leur engagement, mais les menées des autorités contre les esprits libres n’échappent à personne en Algérie. Elles prennent diverses formes : interpellations, convocations devant la justice, voire condamnations sous des accusations inventées de toutes pièces.

L’un des procès qui va sans doute marquer l’histoire de la justice est celui ayant trait à l’assassinat du jeune Djamel Bensmaïl. Pas moins de 49 prévenus sont condamnés à mort. Certains autres sont condamnés à 20 ou 10 ans de prison. Des verdicts pris à la suite d’enquêtes expéditives.

La presse est devenue une simple courroie de transmission de la propagande officielle. Certains patron de presse, attirés par le juteux marché publicitaire ne rechignent pas à redoubler de zèle pour plaire au pouvoir.

Pendant ce temps, de larges pans de la société tirent le diable par la queue. L’écrasante majorité des Algériens n’a qu’un projet : partir à l’étranger. Les étudiants ayant terminé leurs études quittent le pays par milliers. De même pour les universitaires et médecins.

Le malaise est profond. La société est atteinte d’une embolie insoutenable. En haut lieu, le chef de l’Etat et ses relais continuent de nier l’évidence. A croire que le peuple et le pouvoir vivent sur deux planètes différentes. Plus grave : rien ne semble ébranler l’obstination du pouvoir à continuer à ignorer la réalité. Même la rapporteuse de l’ONU qui fait d’insistantes recommandations au pouvoir après avoir passé plusieurs jours en Algérien, n’a pas réussi à convaincre les tenants de la décision.

Jusqu’à quand Abdelmadjid Tebboune et ceux qui le soutiennent vont-ils continuer ainsi ?

R. I.